2010年1月18日 星期一

RFI:晚上好 中国监察员先生

作者 杨眉
发表日期 17/01/2010 更新日期 17/01/2010 14:31 TU

在立足中国四年之后,全球最大搜索引擎公司-谷歌表示将重新考虑是否撤出在中国的投资。法国《解放报》一月十四日刊出一篇署名文章,以“晚上好,中国监察员先生”为题,报道了相关消息。

文章开头指出:中国的政治警察冲向世界。在向外到处输出其审查之际,中国败露了对美国搜索引擎巨头-谷歌窃取隐私的行为。谷歌宣布将考虑是否撤出这一拥有三亿三千八百万网民的国家。

谷歌方面透露:去年十二月中旬,谷歌的基础设施受到来自中国的攻击,受到攻击的,同时还有至少二十个包括网站、财经、科技、媒体和化学工业在内的各领域的重大公司。但是谷歌没有详细披露这些受到攻击的相关企业所属国家的具体情况。

谷歌方面掌握的证据表明:攻击的主要目标,是进入中国人权卫士的邮件信箱。在欧洲、美国和中国的数十名关注中国人权问题、GMAIL信箱的使用者的邮箱,受到第三者经常性地访问。这种窃取行为可能是通过使用破译软件或使用者密码的方式实现。

解放报文章指出:谷歌虽然没有直接谴责中国政府的窃取行为,但其公告却十分明确:“考虑到最近一年来,中国试图限制网络言论自由的做法,面对这些攻击和监控行为,谷歌正在考虑继续留在中国的可行性”。

中国不断加强对网络的镇压。上个月,警方甚至宣布:禁止在没有填写复杂的行政表格的前提下,创立个人网站。解放报指出:谷歌宣布考虑撤出中国的消息似乎获得美国政府的支持。

美国国务卿希拉里克林顿表示:希望中国政府就这一引发严重关切与质疑的事件作出说明。希拉里还召集了谷歌、微软、Twitter等公司的高管。美国国务卿表示:对现代社会和经济而言,在网络上进行自由表达具有其关键性。文章最后写道: 有人在谷歌驻北京总部门前放置了一些鲜花。在一个花环上出现了这样的赞美字眼:谷歌,真汉子。

另外,《解放报》在同一天的另一篇报道中,报道了中国的监察出现在其他领域的现象。报道以:北京,世界的老大哥为题,对北京的检查制度进行了分析。报道指出:2009年以来,中国将其检察制度全球化,法国未能幸免。去年,北京至少进行了两次干预,要求法国电视台禁播两部有关中国的资料片。其中一部是关于八九天安门镇压;另一步则涉及西藏话题。

2009年的春天,其中一部影片在中国拍摄之际,中国警察在法国影片制作公司驻北京总部窃取了刚刚完成的片子的一个副本。这家公司不愿透露姓名的负责人披露:他随后受到中国外交部一名官员的召见。

在巴黎,法国电视台一些负责人受到中国驻巴黎使馆召见、要求取消播放某某影片计划的事情也屡有发生。同样要求保持匿名的一家法国大电视台的负责人透露:中国驻法使馆要求取消播放一部有关中国主题的影片,他们使用了非常强的心理战手法。

报道指出:一般而言,在电视领域,对中国的压力保持沉默成为一种规则。有人强调:中国是唯一一个使用如此粗暴手段的国家。北京试图强加对世界的看法,采取的是越来越不掩饰的手段。

去年夏季举行的墨尔本电影界也遭遇了“严重伤害了十三亿四千万中国人”的事件,并为此付出了代价。秋季法兰克福书展的主办方,不得不在中国的要求下作出让步,取消对贝岭和戴晴的正式邀请。中国在不久前举行的美国加州棕榈泉电影节再次使用了恫吓手段,在要求主办方撤除播放有关达赖喇嘛影片的要求遭到拒绝的情况下,北京要求两名参展的中国导演退出电影节。根据美国国会的一份报告,中国的类似压力也常常瞄准大学教师。

《解放报》最后指出:这种极度缺乏外交的强烈的攻击方式,受到了相应的国家机器的支持和配合。专门负责监督互联网以及外国记者和学者活动的国务院新闻办便是其中之一。



Messieurs les censeurs chinois, bonsoir

Google a finalement vu rouge. Après quatre ans en Chine, le géant américain dit «reconsidérer» sa présence dans le pays. En cause : des opérations d’espionnage diligentées par Pékin.

Par PHILIPPE GRANGEREAU

http://www.liberation.fr/monde/0101613642-messieurs-les-censeurs-chinois-bonsoir

La police politique chinoise part à l’assaut du monde. La Chine, qui a commencé à «exporter» sa censure partout, y compris en France (lire ci-contre), a été prise en flagrant délit d’espionnage par le géant américain Google, qui a annoncé hier qu’en conséquence il allait reconsidérer sa présence dans ce pays de 338 millions d’internautes. «A la mi-décembre, notre infrastructure a été victime d’une attaque très ciblée et très calculée venant de Chine. Google n’a pas été la seule victime. Notre enquête a permis de découvrir qu’au moins vingt autres compagnies importantes de secteurs très divers - Internet, finance, technologie, médias et industrie chimique.»

Google ne précise pas la nationalité des entreprises concernées. «Nous détenons la preuve que l’objectif principal des assaillants était d’entrer dans les boîtes mails des militants chinois des droits de l’homme.» Selon Google, cet objectif n’a été atteint que dans deux cas, et partiellement. Hommes politiques, journalistes, aux Etats-Unis, en France ou ailleurs… Personne n’est cependant à l’abri, à en juger par les autres révélations alarmantes de Google. «Indépendamment de cette attaque sur Google, nous avons découvert que les boîtes mails de dizaines de personnes, usagers de Gmail, qui s’intéressent aux droits de l’homme en Chine, basés en Europe, aux Etats-Unis et en Chine, ont régulièrement été pénétrées par des tiers.» Cet espionnage aurait été rendu possible par l’emploi de logiciels espions, ou tout simplement en volant le mot de passe de l’usager.

«Conséquences».Google n’accuse pas directement le gouvernement chinois d’espionnage, mais son communiqué est explicite : «Ces attaques et cette surveillance, ajoutées aux tentatives depuis un an de limiter la liberté de parole sur le Web, nous ont conduits à passer en revue la faisabilité de nos opérations en Chine.» Google reconnaît que depuis la création de Google.cn (Google Chine) en 2006, l’entreprise a dû censurer une partie de son contenu afin de plaire aux censeurs chinois. Mais c’était pour la bonne cause, plaide la compagnie américaine, car elle offrait malgré tout aux Chinois «un accès accru à l’information». Trop, c’est trop, dit aujourd’hui Google, qui a défié Pékin en levant une partie de la censure qu’elle s’imposait : les internautes chinois peuvent depuis hier soir accéder à la photo taboue de l’homme face aux chars de Tiananmen sur Google Chine. «Les conséquences potentielles de notre décision peuvent aller très loin et celle-ci a été très dure à prendre», écrit Google, qui estime qu’au-delà de ces intrusions de la Chine dans la vie privée de dizaines de citoyens européens, américains, chinois et autres, «c’est la liberté de parole en tant que telle» qui est en jeu.

Formalités. La Chine n’a cessé de renforcer sa répression sur Internet. Le mois dernier, la police a même annoncé qu’il était désormais interdit de créer son site personnel sans remplir des formalités administratives complexes. L’annonce laisse entendre que la procédure «d’accréditation» de ces sites individuels a peu de chances d’aboutir. La découverte, en décembre, de cet audacieux complot d’espionnage chinois a fait l’effet d’une décharge électrique à Washington. L’annonce de Google semble avoir été coordonnée avec le gouvernement américain. La secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, souhaiterait procurer aux Chinois un moyen de contourner la censure, selon Digital Times. Elle a réuni à cet effet la semaine dernière les PDG de Google, Microsoft, Twitter et Cisco Systems - qui est soupçonné d’avoir vendu à Pékin la technologie qui a lui a permis de créer, en 2002, son système de surveillance d’Internet baptisé «la grande muraille de feu» («the Great Firewall»). «La capacité d’opérer en toute confiance dans le cyberespace est capitale pour les sociétés et les économies modernes», a déclaré Hillary Clinton hier, en disant «attendre des explications du gouvernement chinois». A Pékin, des gerbes de fleurs ont été déposées devant le QG de Google. Sur l’une de ces couronnes, on pouvait lire ce message de félicitations en chinois : «Google, un vrai homme.»

Par philippe grangereau

La Chine est-elle menacée par le "syndrome soviétique" ?

LE MONDE | 14.01.10 | 13h50 • Mis à jour le 14.01.10 | 13h50

Thierry Wolton est historien, spécialiste des systèmes communistes.
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/01/14/la-chine-est-elle-menacee-par-le-syndrome-sovietique-par-thierry-wolton_1291681_3232.html

Cette année 2010 doit consacrer l'aura internationale de la Chine avec l'Exposition universelle de Shanghaï, en mai. La manifestation est voulue par Pékin comme le point d'orgue d'une offensive de charme qui a commencé avec les Jeux olympiques de l'été 2008. L'événement sera sans doute une fois de plus remarquablement maîtrisé par les autorités et les superlatifs ne manqueront pas pour saluer l'extraordinaire réussite de ce pays.

Tout cela n'est pas sans provoquer quelques réminiscences. Il y a un demi-siècle s'ouvrait une époque également triomphale - pour l'Union soviétique. La décennie 1960 avait été précédée par le voyage de Nikita Khrouchtchev aux Etats-Unis, en septembre 1959. Au cours de cette opération de relation publique, le numéro un soviétique avait promis que son pays ne tarderait pas à dépasser la puissance américaine.

S'ensuivit une vaste campagne de propagande destinée à accréditer cette thèse, ponctuée de réussites époustouflantes, dont l'envoi en 1961 du premier homme dans l'espace fut la plus spectaculaire. Pendant les vingt années suivantes, Moscou fournit des statistiques flatteuses sur la production de blé, d'acier, etc., qui accréditaient l'incontestable supériorité du mode de production socialiste.

On a appris récemment qu'un bureau spécial avait été créé par le Kremlin pour fournir les chiffres qu'attendait un Occident ébahi par cette success story. L'offensive fut complétée par un dégel sur le plan intérieur, puis par l'envoi à l'Ouest de quelques fleurons de la culture soviétique, comme les Choeurs de l'Armée rouge. A relire la presse de l'époque, convaincue que l'URSS serait, sans doute possible, la grande puissance de la fin du XXe siècle, on ne peut être qu'admiratif devant la force de conviction dont fit preuve Moscou ou stupéfait par notre extraordinaire naïveté.

Il est intéressant de se souvenir de ce qu'a fait le Kremlin de cette "opération de marketing" réussie : il a cru à sa propre propagande, conforté par l'image que nous lui renvoyions de sa puissance irrépressible. Les décennies 1960-1970 furent marquées par une poussée significative de l'URSS, et du camp socialiste en général, sur la scène mondiale, jusqu'à l'invasion de l'Afghanistan, en décembre 1979. Ces avancées paraissaient d'autant plus victorieuses que le camp occidental était alors en crise économique, avec le premier choc pétrolier de 1973, et morale, à la suite de la défaite américaine au Vietnam en 1975.

Sur le plan des rapports de forces internationaux, l'URSS pouvait réellement prétendre à un partage du leadership mondial avec les Etats-Unis. Sur le plan intérieur, l'"entrouverture" au monde qu'exigeait ce rôle de grande puissance se paya bien par quelques contestations. Elles furent promptement réprimées (Tchécoslovaquie en 1968, internement de dissidents...), souvent dans l'indifférence des démocraties qui ne voulaient pas se brouiller avec ce grand pays.

Il y avait là une certaine logique dont tout le monde était en fin de compte victime : les peuples subissant le joug communiste, qui ne pouvaient guère, ou si peu, compter sur un soutien occidental ; les opinions publiques de l'Ouest, tétanisées par une puissance que leur vantaient les médias ; les responsables des pays démocratiques, dont la pusillanimité encouragea le Kremlin à pousser toujours plus loin ses avantages ; enfin, les dirigeants soviétiques eux-mêmes, qui finirent par oublier combien leur empire était fragile. La suite est connue.

Or la "sinomania" actuelle est bien plus forte que ne le fut jamais la "soviétomania" d'antan. Elle s'est accentuée ces dernières années grâce à des mécanismes qui rappellent ceux qui firent la splendeur de l'URSS : une remarquable réussite économique soulignée par des statistiques flatteuses ; une certaine fascination des Occidentaux pour une culture, un mode de vie (voire une multitude) exotiques pour eux ; une montée en puissance sur la scène mondiale favorisée, voulue même, par les autres grands au nom de l'équité. Il est devenu banal de prédire que l'empire du Milieu sera le leader de notre planète avant la mi-temps de ce siècle. Croyance d'autant plus ferme que le monde occidental est à nouveau en crise.

La Chine nous apparaît aujourd'hui tellement éloignée de ce que fut la Russie soviétique d'hier qu'il peut sembler hasardeux d'établir le parallèle. Et pourtant... L'URSS et la Chine communiste ont suivi des voies similaires une grande partie du XXe siècle et, même lorsque leurs chemins ont divergé, elles ont poursuivi des politiques analogues, inspirées par la même idéologie. La poigne de Mao ne fut pas moins sanglante que celle de Staline. L'un et l'autre se lancèrent dans une industrialisation forcée au prix de millions de paysans morts, l'un et l'autre s'assurèrent d'un pouvoir absolu en terrorisant leur population.

Par la suite, le jovial Deng Xiaoping ne fut pas sans rappeler le débonnaire Khrouchtchev, l'un et l'autre rêvant de faire décoller une économie socialiste en panne grâce à la technologie occidentale. A partir des années 1990, l'offensive de charme de la Chine n'est pas sans similitude avec celle de l'URSS dans les années 1960-1970. Certes, les actuels dirigeants chinois ne ressemblent pas aux gérontes retranchés dans le Kremlin jusqu'à l'arrivée de Gorbatchev en 1985. Mais, justement, leur dynamisme ne rappelle-t-il pas, peu ou prou, le volontarisme de ce dernier, ultime espoir du communisme soviétique pour tenter de sauver le régime ? Ils s'en sortent, il est vrai, autrement mieux que lui en la matière.

Comparaison n'est pas raison, mais des systèmes de même nature peuvent générer des comportements politiques similaires. Le Parti communiste chinois a beau être le premier parti léniniste darwinien, comme l'a joliment dit Nicolas Bequelin, chercheur auprès de Human Rights Watch, c'est-à-dire capable d'évolution, il n'en reste pas moins un parti d'esprit totalitaire, engendrant des réflexes policiers pour ceux qui sont à sa tête. Du Tibet au Xinjiang, contre les intellectuels dissidents ou les paysans spoliés, la chronique de la répression durant les dernières années illustre le raidissement du régime.

A l'instar de l'URSS, la Chine réclame désormais sa part de gouvernance du monde que mérite sa réussite économique. Dans les années 1970, Moscou parlait de détente ; Pékin rassure en évoquant sa montée en puissance pacifique tout en consacrant des moyens de plus en plus importants à son armement (même si ce budget est encore loin d'égaler celui des Etats-Unis). Si on escamote la part communiste de cette Chine-là, ces parallèles n'ont aucun sens. Mais, jusqu'à preuve du contraire, ce pays reste gouverné par un parti unique, dirigé par des hommes formés à son unique moule, qui gardent la haute main sur l'économie et qui s'en partagent les fruits, de manière quasi héréditaire. Dans ce type de régime, l'essentiel demeure le pouvoir, qui décide de tout.

Il est donc pertinent de se demander si la Chine, aussi mirifique qu'elle nous paraisse, ne risque pas d'être victime du syndrome soviétique, ses dirigeants finissant par être atteints des mêmes maux qui ont conduit à la chute de l'URSS. La combinaison entre notre admiration béate et un pouvoir sans partage, indifférent aux douleurs de son peuple, obsédé par ses intérêts de puissance, le tout attisé par les doutes des pays occidentaux sur le modèle libéral, autant de facteurs qui pourraient déboucher sur des lendemains difficiles.

Le jeu de miroirs entre des communistes chinois trop sûrs d'eux, convaincus par leurs propres statistiques de la réussite de leur régime, et des dirigeants occidentaux obsédés par leurs balances commerciales et leurs déficits, qui ne pensent qu'à les amadouer pour quelques parts de marché, peut faire oublier à Pékin ses fragilités intrinsèques : obsolescence d'une partie de son appareil industriel, discrimination sociale, déséquilibre entre l'offre et la demande, inflation, bulle spéculative, vieillissement de la population, catastrophes écologiques. En somme, tout ce qui caractérise une économie socialiste.

Cet aveuglement réciproque, entre Occident et Orient cette fois, pourrait conduire la Chine à vouloir aller trop loin, comme l'URSS jadis.



RFI编译

中国是否患有苏联综合症

作者 小山
发表日期 17/01/2010 更新日期 17/01/2010 22:42 TU

1月14日法国《世界报》观点栏目刊登一篇署名文章,评论中国强大的背后隐藏着制度性的问题与脆弱,堪比整整半个世纪之前开放时代的苏联。文章作者是历史学家,研究共产主义制度的专家梯耶利・沃尔腾,阐述“中国是否患有苏联综合症”的威胁。本次当今世界节目就来介绍这篇文章。

沃尔腾写道,以5月上海举办世界博览会为标志,2010年将成为中国争取国际地位达到极致的一年。这是北京追求的壮举,将如同2008年夏天尽展辉煌魅力的奥运会那样,世界博览会将又一次尽善尽美的在政府当局的掌控下,也将有众多夸张的词语来赞扬中国超群的成功。然而所有这一切不会不使人回忆联想,半个世纪前,苏联同样开始了一个胜利的时代。上个世纪60年代由1959年9月赫鲁晓夫访问美国而开启,在向世界展示的炫耀活动当中,苏联一号领导人许诺在不久的将来,他的苏联会超过美国。

沃尔腾的文章继续写道,苏联接着开始了宏大的宣传运动来鼓吹这个雄心壮志,推出无数令人惊讶的成功,其中以1961年世界第一人登上月球最为辉煌。[误译。原文l'envoi en 1961 du premier homme dans l'espace,“1961年第一次把人送进太空。”]其后的20年,苏联提供浮夸的数据来吹嘘小麦,钢铁等生产的产量,证实社会主义生产无可非议的优越性。

人们只是现在才知道克里姆林宫设立了一个办公室,专门提供让西方惊羡苏联如此成功的数据。宣传攻势甚至包括作出对国内解冻的姿态,派出苏联招牌团体,像红军合唱团到西方去访问。今天重读当时相信苏联在20世纪末就会成为超级大国的报道,人们在莫斯科的意志力量和西方无以伦比的幼稚面前不得不感到惊叹。重新回忆苏联的“公关行动”如此成功很有意义,苏联也相信自己的宣传,在西方人信以为真的苏联不可战胜的形象面前沾沾自喜。60年代和70年代,苏联和社会主义阵营在国际舞台上明显不断的强大留下深刻的烙印,直到1979年苏联入侵阿富汗。由于西方阵营陷入因1973年第一次石油危机引发的经济困境,同时由于1975年越南战争失败而带来的精神危机,反衬苏联强大更显得特别耀眼。

国际力量对比问题上,苏联号称是真正的能与美国争雄的世界领袖;而在国内,因为世界大国的脸面要求,必须有的“有限开放”引来一些抗议,这些抗议被无情镇压,(1968年的捷克反抗,抓捕持不同政见者),这样的事件经常在西方国家不想跟苏联关系弄僵的担心而下不闻不问中发生。

这里存在某种让所有人都受害的逻辑:遭受共产主义制度磨难的人民不能或很少能够指望西方的支持;西方的舆论被新闻报道吹嘘的苏联大国威力所迷惑;西方大国领导人对苏联的胆怯又反过来鼓动克里姆林宫去追求更多的优势;最后就是苏联领导人自己也忘记他们的政权是多么的脆弱。结果当然是众所周知的。

《世界报》署名文章指出,目前的“中国狂热”要远比当年的“苏联狂热”更强烈的多。近年来,“中国狂热”又让人回顾起之所以使苏联辉煌的某些因素而得到进一步加强,其中包括以可观的数据加重强调的杰出经济成果;西方的某种文化,某种甚至多种多样的生活方式,对中国来说就像是异国情调的诱惑;国际舞台上日益强大的形象,甚至这种地位又是其他大国以平等的名义而希望实现的。中央帝国将在本世纪中叶之前主导全球的预言,已经成为老生常谈,而再度进入危机的西方世界则更加让人相信这一说法。

沃尔腾接着写道,中国与昨日的苏联相比如此之遥远而在二者之间建立平行的关系成为偶然;然而,苏联和中国在20世纪大部分时间里走过同样的路程,而且哪怕他们的道路不同,但是他们所执行却是相同的政治路线,并且来自同一个意识形态。毛的双手所沾的鲜血并不亚于斯大林,毛泽东与斯大林均使用恐吓群众来维持他们的绝对权力。

其后,沃尔腾又说,就连笑口常开[不确。原文jovial,开朗。]的邓小平也让人想起温文尔雅[误译。赫鲁晓夫怎么都谈不上温文尔雅。原文为débonnaire,宽厚、温厚。相对于斯大林的冷酷、阴险,赫鲁晓夫显得热情、厚道。 ]的赫鲁晓夫,这两位人物都幻想使停滞不前的社会主义经济利用西方科技腾飞。沃尔腾强调指出,从90年代开始,中国的魅力攻势与六七十年代的苏联没有共同点。[误译。原文为n'est pas sans similitude avec ...,“不是没有相似之处”。]诚然,目前的中国领导人与1985年戈尔巴乔夫上台之前克里姆林宫顽固不化的老领导人不同。但是正因为如此,难道目前中国领导人的活力不让人或多或少让人想起戈尔巴乔夫的那种试图用最后的一点希望来挽救共产主义制度的一意孤行吗?当然,应该承认中国领导人在这一点上要比戈尔巴乔夫强。[此说肤浅。论活力,比起勃列日涅夫、苏斯洛夫,十常侍率皆仿佛参差。而80年代初苏联尚有切尔年科、安德罗波夫等大老,是能提携戈氏,令图维新。今国朝真无首脑之行尸矣。]

比较并不见得就对,但是同一性质的制度可以产生相同的政治表现。真可惜中国共产党是第一个唯物主义的以马列主义为指导思想的政党,有能力演变,但仍然是个独裁的政党,产生条件反射式的警察反应,在西藏和新疆问题上如此,对异见知识分子如此,对被掠夺的农民也是如此,而且近些年来的镇压也充分证明中国政权愈来愈强硬。

以苏联为榜样,中国如今也要求其经济成功所应赢得的治理世界的权力。在70年代,莫斯科曾谈到缓和;北京则保证和平发展,但同时却不断增加军费开支(哪怕中国军费与美国军费相比还相距甚远)。如果避而不谈中国的共产党的话,那么这些相似之处就没有意义了。但恰恰是中国在一党统治之下,由一个模式训练教育出来的人所领导,他们牢牢控制着经济,以世袭的方式瓜分经济成果。在这样的制度下,权力是灵魂,权力决定一切。

所以应当试问,尽管中国显现百般奇妙,中国是不是有患苏联综合症的危险,中国领导人是不是也患有苏联领导人的病痛,而这些病痛最终导致苏联垮台。我们目瞪口呆的崇拜正与这个绝不分享的权力结合在一起,这个政权无视人民的痛苦,只顾权力的利益,这一切再加上西方国家对自由体制的怀疑,有很多可能会导致困难的明天。

研究共产主义制度的历史学家沃尔腾在《世界报》的文章中还说,这种对自己过分肯定,确信自己的政权成功的自己的统计数字的中国共产党与只关心贸易平衡和逆差,只想着以阿谀奉承的办法赖分一羹中国市场的西方领导人之间的哈哈镜游戏,会让北京忘却内部的脆弱:落后的某些工业,社会分化,供求失衡,通货膨胀,投机泡沫,人口老化,环境灾难等问题不断。

总而言之,这都是社会主义经济的特点。而这次西方与东方之间的相互盲目,可能会导致中国像过去的苏联一样,理想远远超过现实。

谷歌创始人布林:谢谢您带我们离开苏联

近几日,Google公司官方博客透露的如果其无法获得“在中国境内提供一个不经审查的搜索引擎”,就拟退出中国市场的新闻成为世界各国媒体关注的焦点,其所带来的震荡和影响恐怕不是现在就可以完全说得清的。不过,据报,Google的这一决策,一个关键人物起到了至为重要的作用,他就是 Google两位创始人之一:谢尔盖布林(Sergey Brin)。

据美国《华尔街日报》披露,Google公司在决策之前酝酿了数周,两名创始人佩奇(LarryPage)和布林均参与了高层讨论。讨论中,首席执行官施密特(EricSchmidt)认为,应继续在华经营,尽力改变政权;但布林反驳说,公司已经尽了力,应该离开。讨论的结果显而易见是布林的意见最终占了上风,使Google终于回归了其“不作恶”的道德准则。报导中称,长期以来对于在华经营具有矛盾心理的布林,其童年是在同为共产国家的前苏联度过的,他因与中共政府合作审查内容而一直深陷道德困境。

那么,在前苏联的短暂的生活经历,为何让布林对共产国家产生了如此负面的印象呢?

1973年8月,布林于出生在莫斯科的一个犹太人家庭,父亲米歇尔布林和母亲欧格尼娅布林均毕业于莫斯科国立大学。米歇尔是一位数学家,当时在莫斯科一所学校任教。一家三口加上布林的奶奶共同居住在莫斯科市中心的一套30平方米的公寓中。

1979 年,布林6岁时,全家被迫移民美国。在《Google故事》一书中,布林的父亲米歇尔详述了他们被迫离开的原因。“在前苏联,尽管官方称并不存在反犹主义,但在现实生活中,共产党却通过拒绝接受犹太人进入大学而将其排斥在高层专业人士之外,特别是物理系,犹太人完全不能涉足。”为此,米歇尔在报考大学时被迫将专业改为数学,尽管他的梦想是当一名宇航员。在大学期间,他的成绩全部为A。然而,尽管成绩优秀,因为他是犹太人,研究生院还是根本不考虑接收他。

童年时的布林就知道自己的父亲无法追求他所希望的职业,但直到在美国若干年后,他才进一步了解到了细节。

那是在1977年,当他的父亲参加完在波兰华沙举行的一个国际会议后,就对自己的妻子和母亲说:“我们不能再在这里呆下去了。”因为在会议上,他通过“自由地和来自美国、法国、德国和英国的学者们的交流”,发现“他的西方同仁们并非是怪物”。在对自己和儿子的未来仔细考虑后,布林的父亲决定移居美国。

然而,布林的奶奶不愿意离开莫斯科,因为这是她生活了大半辈子的家;而布林的母亲则最终表示跟随丈夫的决定。

1978 年9月,他们开始正式申请出境签证,其结果是布林的父亲米歇尔立即被学校解雇了;出于同样的原因,布林的母亲也不得不离开了自己的工作岗位。在随后的8个月等待签证的过程中,丧失了固定收入的一家人只能靠布林的父母打零工糊口,而且当时的他们并不知道申请是否会被受理。在此期间,父亲利用照看布林的机会,教给了他有关计算机方面的知识。

1979年5月,一家人终于拿到了签证并被允许离开了前苏联。抵达美国后,布林的父亲在马里兰大学谋得了一个教职,直到现在他还是该校的数学教授,而布林的母亲则成为了美国宇航局的一名专家。聪明的布林在念小学一年级的时候,就向老师提交了一份有关计算机打印输出的设计方案,这让老师大为吃惊。要知道,当时计算机还刚刚开始在美国普通家庭出现。

中学毕业后,布林进入马里兰大学攻读数学专业,由于成绩杰出,他在取得理学学士学位后获得了一个奖学金,随后进入斯坦福大学,并被校方允许免读硕士学位而直接攻读计算机专业的博士学位。在此期间,布林选择了休学,而与同窗好友佩奇一起创建了后来家喻户晓的互联网搜索引擎Google。

早在1990年,即布林17岁生日前,他的父亲率领一批在数学方面具有天分的高中生前往苏联进行为期二周的交换学习,布林亦在其中。此行唤起了布林童年时对专制政权的恐惧,他还记得当他面对苏联专制压迫时的第一个冲动就是将石头砸在警车上。在第二天的行程中,布林将父亲叫到一边,直视着他的眼睛说:“谢谢您将我们带出了苏联!”

布林的潜台词大概是:如果今天的他依旧生活在专制的苏联,那么他将同自己的父亲一样无法追求他的理想,甚至还要忍受专制带来的恐惧。是啊,如果当年布林的父亲没有将其带出苏联,Google是否能够诞生,亦或何时诞生都是个未知数吧。或许,在决定是否和怎样与中共打交道的过程中,这句话早已在布林的头脑中萦绕了许久,这也正是让他陷入道德困境的原因。然而,Google的妥协并没有换来其所希望的“让中国人接触到更多的信息和创造一个更加开放的互联网络”,反而让布林更清醒地意识到了与共产专制国家打交道无异与虎谋皮。

于是,布林一个漂亮的转身,将自己、将Google从道德的困境中解脱,将中共、将那些所有为了经济利益而出卖人权的公司、政府再次置于众目睽睽之下。中共、上述公司和政府何去何从,任由选择。