2008年4月3日 星期四

看家本领

张庆黎:同佛爷斗争,否则“红旗落地人头搬家”

东躲新闻网记者高玉洁、旦增/4月2日上午,在平息逻些市“3•14”打砸抢烧严重暴力犯罪事件、东躲社会局势不断好转的重要时刻,自治区党委、政府再次召开全面深入扎实做好维护社会稳定工作电视电话会议,最广泛地动员和组织东躲各族干部群众,认真贯彻中央指示精神,高举维护社会稳定、维护社会主义法制、维护人民群众根本利益的旗帜,万众一心,同仇敌忾,再接再厉,乘势而上,全面深入扎实地做好维护社会稳定各项工作,确保夺取这场反分裂斗争的彻底胜利,确保北京奥运会圆满成功,确保全面建设小康东躲各项事业顺利进行。

自治区党委书记、东躲军区党委第一书记张庆黎出席会议并发表重要讲话。自治区党委副书记、自治区人大常委会主任列确传达了中央有关指示精神。自治区党委副书记、自治区主席向巴平措主持会议。中央统战部副部长斯塔、公安部副部长张新枫、武警总部副司令员霍毅、成都军区参谋长艾虎生、武警总部副参谋长牛志忠、全国妇联副主席巴桑及自治区领导张裔炯、郝鹏、董贵山、王增钵、巴桑顿珠、吴英杰、王宾宜、崔玉英、洛桑江村、白玛赤林、金书波、尹德明、公保扎西等出席会议。

张庆黎在讲话中说,3月14日,在境内外“躲独”分裂势力的策划煽动下,逻些市发生了打砸抢烧严重暴力犯罪事件,人民群众和国家财产损失严重。这充分表明,我们同佛爷集团的斗争进入了又一个新的尖锐复杂时期。佛爷集团终于撕下了“和平”、“非暴力”的面具,同我们面对面地展开激烈较量,成为影响东躲发展稳定的最大障碍和最现实的威胁。

事件发生后,自治区党委、政府面对严峻斗争形势,坚决贯彻中央重要指示精神,采取了一系列有力措施,迅速统一思想认识,形成统一高效的指挥系统;采取坚决果断措施,迅速平息事态;加强协同作战,形成强大战斗合力;广泛深入发动群众,打牢斗争基础;强化舆论引导,积极打好宣传主动仗,取得了这场斗争的阶段性重大胜利。艰难困苦,玉汝于成。目前,逻些局势趋于平稳,社会秩序逐步恢复,正在朝着好的方向发展。

这是以猢嬵嚋同志为总书记的党中央坚强领导、英明决策的结果,是中央赴躲工作组精心指导、参战部队英勇善战、广大干部顽强战斗、各族群众大力支持的结果。特别是东躲广大离退休老干部,和我们党长期风雨同舟、合作共事的党外领导干部以及宗教界爱国爱教人士团结一心,共同努力,为维护东躲社会稳定发挥了重要作用。

这充分说明,有中国供餐党的坚强领导,有中国特色社会主义理论体系的正确指引,有东躲各族人民的团结奋斗,我们就没有战胜不了的风险,就没有打不垮的敌人。东躲的历史不容篡改,东躲的发展进步是任何反动势力也阻挡不了的。只要东躲各族人民一心一意跟党走,团结一致、众志成城,就一定能够把佛爷集团的嚣张气焰打下去,东躲一定会在有中国特色、东躲特点的发展路子上迎来更加美好的明天。

张庆黎指出,面对开始好转的形势,我们必须清醒地看到,目前东躲的稳定基础还不够牢靠,一些事关稳定的关键性问题还没有得到有效解决,形势依然非常严峻。东躲上下一定要认真学习、深刻领会中央关于东躲稳定工作的一系列指示精神,在思想上毫不放松,行动上绝不松懈,切实做好应对各种风险和挑战的准备。要深刻认识到这起事件是佛爷集团蓄谋已久、长期准备、精心策划的又一次分裂活动,其根本目的就是搞“东躲独立”、分裂祖国;

要深刻认识到国际敌对势力西化、分化我国的政治图谋没有一点改变,他们的终极目标就是要颠覆社会主义中国;要深刻认识到当前形势的严峻性,决不能满足于已经取得的成绩,必须始终保持清醒头脑,时时加强戒备,处处严加防范,决不能让佛爷集团的阴谋得逞;要深刻认识到我们的工作基础还比较薄弱,下决心做好强基固本的各项工作。这次打砸抢烧严重暴力犯罪事件再次给我们敲响警钟,佛爷集团虎视眈眈,磨刀霍霍,我们决不能高枕无忧,刀枪入库,马放南山。否则,就要红旗落地,人头搬家,各族人民的幸福生活付诸东流。

历史和现实都告诉我们,我们同佛爷集团进行的渗透和反渗透、分裂和反分裂、颠覆和反颠覆的斗争是长期的、复杂的、尖锐的。这场斗争关系巩固党的执政地位、关系维护国家安全统一和社会稳定,关系国家和中华民族的根本利益。能不能保持清醒的政治头脑,立场坚定、旗帜鲜明、措施有力地开展这场斗争,是对各级党政组织和党政领导干部的严峻考验。

张庆黎说,逻些乃至东躲当前的局势来之不易,我们一定要倍加珍惜,乘势而上,彻底平息事态,进一步巩固和发展已有成果。东躲各级党政组织一定要讲政治、顾大局,站在维护好人民群众根本利益的高度,全面深入扎实做好维护社会稳定各项工作,在巩固东躲局势基本稳定的基础上,尽快把社会秩序恢复到正常状态,确保在“五一”国际劳动节来到之前以开放的形象、良好的环境迎接国内外游客。

在工作要求上,要全面、深入、扎实,把各项工作往细里做、往深里做、往实里做、往前面推。一要保民生,尽快让群众恢复正常生活;二要保服务,尽快让群众方便无忧;三要保旅游,尽快让国内外游客进躲观光。

张庆黎指出,东躲上下要集中开展党员教育活动,全面加强基层基础工作,集中开展面向全体党员的“反对分裂、维护稳定、促进发展”主题教育活动,确保党员充分发挥先锋模范作用,基层党组织充分发挥战斗堡垒作用。要抓大头,下功夫抓好农牧区全体党员和各级干部的集中教育活动;抓重点,在机关、学校、企业、城市社区等单位有针对性地开展集中教育;

抓班子,全面整顿和建设基层党组织;抓关键,切实做好群众工作,加强“三个离不开”的教育,不断巩固各民族的大团结;加强新旧东躲对比教育,加强对青少年的教育,用事实教育引导广大群众擦亮眼睛看清楚佛爷想干什么,看明白佛爷都做了些什么,真正让群众懂得团结稳定是福、分裂动乱是祸的道理,不断打牢反对分裂的群众基础。

张庆黎指出,发展和稳定始终是东躲的两件大事,没有稳定难以发展,没有发展难以有长久的稳定。我们必须坚持稳定和发展两手抓,做到两促进两不误,绝不能让这次事件迟滞东躲发展进步的步伐。当前要突出抓好春季农牧业生产,迅速掀起春季农牧业生产高潮,为实现全年农业和农村经济发展目标开好局;要狠抓项目落实,确保近期再有一批新的项目开工建设;要下大力气抓好重点行业、重点企业的生产经营,特别是要做好各种物资的供需协调;要全面抓好改革开放,努力在完善体制机制上取得新突破。总之只要我们坚定不移地走有中国特色、东躲特点的发展路子,着力推动经济社会又好又快发展,不管佛爷集团如何变换手法,怎样破坏渗透,我们都能始终稳如泰山、坚如磐石

张庆黎强调,我们正处在非常时期、关键时刻。各地市、各部门党政一把手一定要进一步强化政治意识、大局意识、责任意识、忧患意识,切实承担起维护社会稳定的第一责任,切实把维护稳定的各项工作措施和要求落到实处。各级领导干部一定要忠于职守,旗帜十分鲜明,立场十分坚定,经受住这场血与火的考验。对违犯政治纪律和组织纪律的党员、干部,一定要追究责任,严肃处理,决不姑息。

最后,张庆黎说,经历了这场浩劫的东躲人民,倍加感受到祖国大家庭的温暖,更加体会到民族大团结的重要。我们坚信,有以猢嬵嚋同志为总书记的党中央的坚强领导,有无限宽广的中国特色社会主义的康庄大道,有无比温暖的祖国大家庭,有听党指挥、服务人民、英勇善战的人民子弟兵和忠于党、忠于祖国、忠于人民、忠于法律的公安民警,有东躲各族干部群众同全国各族人民的紧密团结,我们一定能够粉碎佛爷集团分裂祖国、搞乱东躲的阴谋,彻底夺取这场斗争的全面胜利,迎来东躲更加美好的明天!

向巴平措在主持会议时强调,正义必定战胜邪恶,佛爷集团妄图分裂祖国、破坏民族团结的罪恶行径是注定要失败的,必将被东躲人民唾弃,必将被历史抛弃,东躲各族人民的未来必将充满幸福和阳光。他要求东躲各地市、各部门要认真传达学习贯彻这次电视电话会议精神,把思想统一到中央的重要指示精神上来,统一到自治区党委、政府的决策部署上来,牢牢把握反分裂斗争的主动权,切实抓好维护稳定各项工作的贯彻落实。

各级党政组织一定要把认清佛爷集团的反动本质作为前提,把统一党内和干部队伍思想作为关键,把做好基层群众工作作为基础,把强化青少年教育作为根本,把促进民族团结作为主题,把深化寺庙爱国主义教育作为重点,把加强社会管理作为保障,把加快发展和改善民生作为核心,不断夯实反分裂斗争和实现长治久安的思想基础、组织基础、群众基础和物质基础,筑牢反分裂斗争的钢铁长城,努力夺取反分裂斗争的全面胜利。

自治区省级领导干部和在逻些的省级离退休干部出席了逻些主会场会议。自治区各部门和各地(市)、县主要负责同志参加了逻些主会场和各分会场会议。

参考阅读:

庆爷说:“佛爷集团虎视眈眈,磨刀霍霍,我们决不能高枕无忧,刀枪入库,马放南山。否则,就要红旗落地,人头搬家,各族人民的幸福生活付诸东流。……对违犯政治纪律和组织纪律的党员、干部,一定要追究责任,严肃处理,决不姑息。”

瘟爷说:“希望老佛爷能够发挥自己的影响力。”

——中央出了修正主义,庆爷怎么办?

瘟痂宀期望佛爷发挥影响力促东躲和平

2008年03月30日 14:14凤凰卫视

正在老挝访问的总理瘟痂宀表示,东躲问题是中国的内政,政府有能力解决,他呼吁佛爷发挥影响力,停止在东躲出现的暴力活动。他表示中国政府将在东躲问题上保持五个坚持。

瘟痂宀说,目前东躲局势已经基本稳定,社会秩序恢复正常,他希望大家看清楚这次事件的性质,打砸强烧是属於违反中国法律的暴力犯罪事件,而受到伤害的,是包括躲族同胞在内的各族人民群众。他强调,这是中国自己的事情,而中国政府有能力解决,他重申,中国政府和佛爷的通话渠道是畅通的,他希望佛爷能够发挥自己的影响力:“只要老佛爷放弃独立的主张,特别是施加他的影响,停止东躲当前出现的暴力活动,承认东躲和台湾是中国领土不可分割的组成部分,我们就可以和他恢复对话。”

瘟痂宀说,东躲这些年在经济社会上取得的发展有目共睹,而中国政府会继续坚持东躲民族自治政策:“我们将继续在东躲坚持民族区域自治制度,坚持支持东躲发展经济改善民生,坚持在宪法和法律的范围内,群众的宗教信仰自由,坚持保证东躲的文化,坚持保护东躲的生态环境。”

附:瘟痂宀的自我否定

Le Monde : La semaine qui ébranla le Tibet

LE MONDE 03.04.08 14h38 • Mis à jour le 03.04.08 14h47

Des moines tibétains ont perturbé, jeudi 27 mars 2008, dans le temple du Jokhang à Lhassa,
la visite de presse organisée par les autorités chinoises.

Vendredi 14 mars, Lhassa, la capitale du Tibet chinois, s'embrase. Quelle est la séquence d'événements qui a précédé, scandé puis suivi ce "vendredi noir" qui a brutalement projeté le Tibet sur la scène médiatique et diplomatique mondiale et placé la Chine sur la défensive ? Plus de quinze jours après les faits, bien des zones d'ombre persistent. Les témoignages sont partiels. L'intoxication fait écran. L'impossibilité pour la presse de travailler dans des conditions indépendantes dans un Tibet verrouillé par les forces chinoises hypothèque la recherche de la vérité. Après la grande confusion des premiers jours, il est pourtant possible d'y voir un peu plus clair aujourd'hui.

Tout commence le lundi 10 mars à Lhassa. Au Tibet, le 10 mars est toujours une date sensible : c'est l'anniversaire du soulèvement de Lhassa en 1959. Le 14e dalaï-lama, âgé de 23 ans, avait alors pris la fuite, franchi les cols glacés de l'Himalaya pour se réfugier dans la ville indienne de Dharamsala. Un deuil politique. L'échéance est sensible, pas forcément explosive. Mais ce 10 mars 2008 est très spécial. Les Jeux olympiques de Pékin auront lieu dans cinq mois, les projecteurs de la presse internationale sont braqués sur la Chine scintillante. Pour les Tibétains, c'est une aubaine. Ils entendent bien profiter de ce moment exceptionnel pour faire entendre leur voix.

Combien sont-ils à l'aube de ce lundi ? 200 ? 300 ? 400 ? Il est 6 heures du matin et ils sortent du grand monastère de Drepung, situé à 8 km à l'ouest de Lhassa.

Dans un frémissement de robes grenat, les moines prennent le chemin du centre-ville. Aucun slogan politique n'est proféré. Les bonzes n'exigent qu'une seule chose : la libération de ceux des leurs qui ont été emprisonnés en octobre 2007 pour avoir malicieusement célébré une victoire diplomatique du dalaï-lama. A Washington, le chef spirituel des Tibétains avait alors reçu - des mains de George Bush ! - la médaille d'or du Congrès américain. A Drepung, certains murs du monastère ont, comme par hasard, été repeints en blanc au lendemain de l'événement. Le défi silencieux n'avait pas échappé à la police chinoise. Les meneurs présumés avaient été arrêtés.

Les moines marchent, donc. La petite cohorte ne tarde pas à buter sur un barrage de forces de l'ordre. Face à la haie de boucliers, les religieux s'assoient sur le macadam. Le sit-in dure quelques heures avant que l'assemblée ne se disperse. A ce stade, la police est prudente. Elle a apparemment reçu des consignes de retenue. Au crépuscule, un nouvel attroupement se forme. Au centre-ville, cette fois-ci. Des moines et des étudiants se retrouvent au coeur de la place Barkhor. Ils se déploient en cercle, main dans la main. Policiers en uniforme ou en civil sont présents en masse. Six ou sept manifestants sont embarqués. Le fond de l'air est lourd à Lhassa.

Le lendemain, mardi 11 mars, le ciel au-dessus de Lhassa est toujours aussi bleu, ce bleu pur des altitudes himalayennes, mais le climat est orageux. Des moines de Drepung sortent à nouveau sur la chaussée, galvanisés par les arrestations de la veille. Ils sont aussitôt suivis par d'autres religieux du monastère de Sera, situé à 4 km au nord de la vieille ville. Ces derniers brandissent des drapeaux tibétains. Des incidents éclatent en fin de matinée quand la police chinoise, appuyée par des forces paramilitaires de la police armée du peuple (PAP), décide de disperser les manifestants manu militari. Des grenades lacrymogènes sont tirées, les moines sont frappés à coups de matraque.

Mercredi 12 mars, la tension monte encore d'un cran. Les rumeurs de tentatives de suicide de deux moines de Drepung, qui se seraient tranchés le poignet, enfièvrent les esprits. D'autres moines de Sera auraient entamé une grève de la faim. Dans ce même monastère de Sera, des moines sont battus par la police, rapporte un témoin à la BBC.

Un touriste européen, familier de la Chine et qui était alors en vacances à Lhassa, rapporte qu'à partir de ce moment le quartier tibétain est quadrillé par la police. "Tous les 10 à 15 mètres, en travers du circuit de pèlerinage autour du temple du Jokhang, dans la rue, une table avait été installée avec quatre chaises et des policiers", raconte-t-il au Monde.

Le Jokhang est le coeur du vieux Lhassa, le saint des saints devant lequel se prosternent des dizaines de pèlerins venus parfois des coins les plus reculés du Tibet. Mains jointes au-dessus de la tête, ils s'agenouillent, se jettent sur le sol, renouvellent leurs génuflexions après avoir complété, dans le sens sacré des aiguilles d'une montre, les deux cercles de la circumambulation autour du Johkang. C'est autour de ce temple que se nouera la tragédie quelques jours plus tard. Au Jokhang, les religieux sont cantonnés au premier étage, où ils vivent. Le jeudi 13, l'un d'eux se penche à une fenêtre et parvient à laisser tomber à des touristes : "Not so good here", selon un visiteur européen.

Le vendredi 14 mars, la mécanique infernale est en place. Après les monastères de Drepung et de Sera, c'est le temple de Ramoche qui entre en action. En fin de matinée, à l'issue de la prière, une marche de moines s'esquisse mais la police la bloque aussitôt. Les religieux s'assoient par terre. Vers 14 heures, le touriste interrogé par Le Monde voit des dizaines de camions militaires filer vers le quartier tibétain. "Les moines ont refusé de bouger, lui explique son guide. La police les a attaqués et les gens ont réagi en mettant le feu à un véhicule militaire." Les "gens" ont donc "réagi".

La grande nouveauté, c'est que les badauds tibétains se jettent dans la mêlée. Des volées de pierres s'abattent sur les boucliers de la PAP qui cède sous l'assaut. C'est l'émeute. La foule en furie gagne la rue de Pékin, l'artère principale qui traverse Lhassa d'est en ouest, puis se répand dans les allées de la vieille ville.

La colère des Tibétains, laïques et moines confondus, se déchaîne contre tout ce qui symbolise des dizaines d'années de colonisation chinoise. Les émeutiers caillassent des camions de la police, s'en prennent aux bureaux de l'agence de presse Chine nouvelle, aux bâtiments de la sécurité publique, au complexe commercial Baiyi, à une mosquée dont la porte flambe. Ils frappent avec violence des Chinois han croisés en chemin, incendient toutes les échoppes appartenant à des non-Tibétains. Une nappe de fumée noire recouvre Lhassa.

Dans ce chaos général, les rancoeurs longuement accumulées entre Tibétains et migrants han ou hui (musulmans), qui détiennent l'essentiel du commerce à Lhassa, explosent en haine nue. L'émeute prend un caractère ouvertement racial. "C'était un déversement de violence ethnique de la nature la plus déplaisante qui soit", a raconté James Miles, correspondant à Pékin de The Economist et seul journaliste étranger présent à Lhassa ce jour-là.

Le correspondant de l'hebdomadaire allemand Die Zeit, George Blum, débarque, lui, le lendemain. Il découvre l'étendue des dégâts en se promenant dans la vieille ville quasi déserte. Il est frappé " par l'ampleur des destructions et les traces d'une violence telle qu'elle a choqué certains Tibétains, pourtant très anti-chinois". Des jeunes ayant participé aux émeutes crânent devant lui. Ils s'écrient : "On leur a montré, aux Chinois, ce dont on était capable !..."

L'émeute va durer jusqu'au samedi 15 mars en milieu de journée. Le bilan est lourd. Selon les autorités chinoises, il est de 22 morts, dont la plupart sont des "innocents" brûlés dans l'incendie de leur domicile. Pour l'entourage du dalaï-lama, il est d'environ 140 morts, dont de nombreux tués durant la répression policière qui a suivi. Selon certains témoins tibétains il y aurait eu 26 morts, dans la seule prison de Drapchi. Mais aucune image disponible n'illustre une répression sanglante, alors que nombre de documents attestent des agressions raciales anti-han et anti-hui. C'est la grande force de la propagande chinoise.

Vendredi et samedi matin, des touristes ont vu des véhicules blindés de transport de troupes équipés de canons sillonner les grandes artères. Ils ont entendu des coups de feu, des rafales de mitraillettes. Mais s'agissait-il de tirs de semonce ? Ou des tirs à vue ? Nul ne sait, les témoignages des étrangers sont auditifs, pas visuels. Certains Tibétains affirment, eux, avoir vu tomber sous leurs yeux des victimes dès vendredi. "La police a tiré sur la foule à balles réelles", rapporte un témoin sur Radio Free Asia.

La répression s'est abattue à partir de samedi midi dans la vieille ville bouclée, fermée, à l'abri de tout regard. Les touristes étrangers ont été pressés de quitter les lieux. On sait que les raids policiers se sont multipliés, que des coups de filet massifs ont eu lieu. Mais on n'en connaît pas les circonstances précises, ni le nombre des éventuelles victimes. Lhassa est devenue une "boîte noire" où le pire est imaginable, mais pour l'instant rien ne peut être prouvé.

Dans cette folle histoire, un autre mystère, très troublant, méritera un jour d'être expliqué : les forces chinoises, pourtant massivement déployées, auront attendu vingt-quatre heures pour "nettoyer" le terrain en employant les grands moyens, laissant les émeutiers piller, brûler et détruire en toute liberté. Etaient-elles débordées ? Avaient-elles reçu des consignes de modération afin d'éviter un bain de sang en images, un "Tiananmen" tibétain qui eût été fatal aux JO de Pékin ? Ou était-ce du machiavélisme consistant à laisser le chaos s'installer en ville - fût-ce au prix de vies "innocentes" - afin de justifier une répression à guichets fermés ? L'histoire des émeutes de Lhassa reste à écrire.

Mais déjà les regards se portent ailleurs. Il n'y a pas qu'à Lhassa que le Tibet s'est soulevé. La révolte s'est propagée à l'extérieur de la Région autonome, c'est-à-dire hors du Tibet strictement administratif. Dans les régions de peuplement tibétain de l'Amdo et du Kham, rattachées aujourd'hui aux provinces chinoises du Qinghai, du Gansu, du Sichuan et du Yunnan, une trentaine de foyers de protestation ont été répertoriés. L'univers tibétain, malgré son éclatement administratif et géographique, a réagi de manière solidaire. Dès le 15 mars, des centaines de moines du monastère de Labrang, à Xiahe (province du Gansu), organisent une marche demandant le retour du dalaï-lama, et se heurtent aux boucliers de la Police armée du peuple. Très vite, plusieurs localités de l'Amdo et du Kham connaissent à leur tour des troubles.

Il est difficile de déterminer avec certitude si des manifestants ont été tués par les forces de l'ordre lors de ces mouvements, et combien. Mais dans la préfecture tibétaine autonome d'Aba, dans le nord-ouest de la province du Sichuan, le 16 mars, la protestation dégénère : comme à Lhassa, des commerces chinois, des véhicules ainsi qu'un commissariat sont incendiés. Il n'est fait état d'aucune victime chinoise. Les moines du monastère de Kirti parviennent à récupérer les corps de près de 15 Tibétains tués par balles. Les photos de huit de ces cadavres ne tardent pas à circuler à l'étranger. Il s'agit quasiment des seuls clichés de la répression chinoise.

D'autres incidents graves éclatent le 24 mars à Luhuo (Drango en tibétain), dans la préfecture autonome de Ganzi dans le Sichuan. Le Monde a obtenu le témoignage d'un Tibétain originaire de la région. "Ce sont les nonnes qui sont descendues les premières dans la rue, le 24 mars vers 16 heures, raconte-t-il. Leur monastère, Ngyoe-go, est à une dizaine de kilomètres de la principale ville du district. Elles ont défilé en demandant le retour du dalaï-lama. La police armée les a bloquées et les a fait monter dans des camions pour les ramener au monastère. Les moines du monastère de Chokri, plus près, sont descendus à leur tour vers la ville. Ils ont été suivis par de nombreux villageois. Les policiers ont voulu leur interdire l'accès aux bâtiments officiels. Les gens chantaient, demandaient la liberté pour le Tibet et le retour du dalaï-lama. Puis des heurts auraient eu lieu. Des cailloux ont été lancés vers les policiers. Après, les Chinois ont dit qu'un policier avait été tué par une pierre, mais personne ne l'a vu. La police a tiré. Un jeune moine est mort. Un villageois aurait aussi été tué mais, là, ce n'est pas clair. Le soir même, les forces de police sont montées au monastère des nonnes, les ont fait mettre à genoux et les ont toutes arrêtées, sauf les plus âgées."

Ces incidents de Luhuo surviennent dans un climat déjà très lourd. Comme partout ailleurs dans les zones tibétaines, les nerfs y sont à vif depuis des mois. La perspective des Jeux olympiques a conduit les autorités à durcir leur contrôle. Dans les marches des régions tibétaines du Sichuan, l'envoyé spécial du Monde a pu constater combien la population était attachée au dalaï-lama. Et combien était profond le désarroi de le voir "errer si loin de son territoire" à un âge de plus en plus avancé. Bien avant le soulèvement de mars, les appels à un retour du dalaï-lama, émanant de moines ou de nomades, avaient nourri une tension récurrente.

Lors de la campagne d'"éducation patriotique" lancée en septembre 2007 dans toute la préfecture tibétaine de Ganzi, au Sichuan, les policiers et les officiels étaient passés de monastère en monastère pour obliger les moines à dénoncer le dalaï-lama. Afin de s'y dérober, à Batang, raconte un témoin, les moines sont tous partis "en vacances", ne laissant sur place que le responsable du "comité de direction démocratique" qui, dans chaque monastère, est censé être aux ordres du parti. A leur arrivée, ce moine leur a montré le monastère vide et leur a déclaré : "Pourquoi n'essayez-vous pas de faire manger du porc à des hui (musulmans chinois) ? Si vous y parvenez, alors nous renoncerons au dalaï-lama." La colère couvait. Il a suffi de l'étincelle de Lhassa pour embraser les esprits.

[转]华沙偶得

这篇东西写得太牛了。

——“我们中国人或许会觉得这些工人不识好歹。并不是说工人就一定要对新村房子感激涕零:是你们自己送上门来的,又不是我们祈求的,不要白不要。但,不感激是一回事,得了便宜还卖乖则是另一码事。一手把房子接过来,一手举起高喊:你们这些毁灭信仰的坏蛋!是不是有点不厚道呢?本人承认,此段有抄袭他人网文之嫌疑。)”

——“10. 经济补助问题。中国政府给西 臧提供大量的经济扶持,其利益连达 濑喇 嘛也不得不承认,记得看过一个报道,大意是“给西 臧的人均经济补助是中国农民的年均收入的两倍”(大意如此,有可能数据不确切,而且这些钱很可能不是直接发到臧 民手里的钱,而包括基建、寺庙等的折算)。说实话,这种affirmative action几乎已经到了反向歧视的程度了。当然,我并不觉得臧 民就一定要对此感激涕零:是你们自己送上门来的,又不是我们祈求的,不要白不要。但,不感激是一回事,得了便宜还卖乖则是另一码事。一手把钱接过来,一手举起高喊:你们这些强盗!是不是有点不厚道呢?”(见DP:硒 藏问题再罗嗦几句



吴澧

  我们在柏林租了一辆车,直驶华沙。

  车过边界,先换货币。一群美国游客也在那里,嘻嘻哈哈的。排在前面一位男士,在窗口递上美金,坐在窗里的中年波兰女职员突然抬头对他说道:先生,你是否意识到你在和一位女士说话?她同时用眼光瞄了瞄站在男士身边的美国女孩。原来她是嫌美国男士对女孩说话的嗓门太大。男士急忙辩解:我们是在开玩笑。本人不由要笑,想起出发前德国朋友的告诫:93%的波兰人仍然信奉天主教,受到圣母崇拜的影响,他们很讲究尊重女士,你和女士说话时,对方不伸手,你不可以先伸手示意要握手。

  德国公路是世界出名地好,统一之后,原东德部分的公路干线已被提升到西德标准;波兰这边的公路,也是宽宽的双车道,开起来很舒服。波兰加入欧盟之后,因为平均收入低,得到大量补助,这些钱首先用在基础设施上了。这条公路就是新近拓宽的。宣战部的同志坐在红色保险箱里,看看膝上地图,东欧国家加入欧盟和北约就成了冷战延续,西方势力逼近俄国什么什么的。但在地面看,情形并不如此意赤心歹(旧译意识形态)。俄国的常规军力有优势,这条路修好了,他们的装甲部队不是一天就可以从华沙冲到柏林了吗?当然,现在不像有这种可能性,公路上满是一辆接着一辆的箱型大卡车,德国、美国的产品向东,波兰、俄国的货物向西,大家忙着做生意。

  我们在工业重镇波兹南吃午饭。市中心广场上,耸立着1956年工人大罢工纪念碑(见题头图)。这是社会主义阵营里的第一次工人大反抗。波兰共产党政府宣称十万罢工工人受了德国军国主义者的煽动,调集万余军队开枪镇压,七十条工命血洒广场。纪念碑由两座被绳索绑着的十字架组成,简洁而深刻地概括了波兰的当代命运:一个信仰深厚的民族,长期挣扎在专制政府的桎梏之下。

  宣战部同志编的反“和平演变”资料里,都会说到已过世的波兰籍教皇约翰·保罗二世是颠覆波共政权的中心人物。由于从小所受的教育,笔者自然而然成了无神论者;不过,由于长大后所选的专业,对基督教的了解,自认还是比宣战部的同志多一些。就算要读懂埃米莉·狄金森那些饱含感情的诗,还得先知道其中的宗教意象。按敝人的理解,所谓上帝的归上帝,凯撒的归凯撒,教会通常并不鼓励教徒反抗世俗政权。波共政权垮台之后,有史家去翻检秘密警察档案,看看约翰·保罗二世在波兰任主教期间,监视人员怎么说。他们报告道:这位主教似乎对政治不感兴趣,没发现他公开参加反政府活动,他过于知识分子化,缺乏组织能力,等等。秘密警察当时并不认为这位主教是危险分子。当然,教会必然强烈反对世俗政权迫害教徒。但是,再愚蠢的统治者,也不至于公然镇压93%的民众的信仰。这次波兰行能否告诉笔者,波共政权和教会的对立,是如何发生的?

  车到华沙。华沙现在是座很漂亮的大都市,但她是在二战废墟上凤凰重生的。二战结束时,华沙85%的建筑被毁,七十万人——战前一半城市人口—— 死于战争。当时曾有迁都之议。大多数波兰人却要求就地重建。波共政权当时一定和民众有过一段蜜月期,否则,怎么会有无数波兰人从乡间推着小车赶来,上百万人饿着肚子,几乎是靠着义务劳动,重建了民族的都城?从什么时候开始,波共政权和民众之间,出现了难以弥补的裂痕?

  在东欧各国游览,语言似乎是个问题。不过,在外逛得多了,学了一大堆杂七杂八的语言知识,居然也混得过去。比如说,我们要找个地标,不知道怎么回旅馆时,可以拿着地标问人。旅馆附近有栋北京展览馆式的大建筑,一看就是苏联人送的,一定有几十年了,华沙人应该都知道。就像老北京都知道原名“中苏友好大厦”的北京展览馆,里面的莫斯科餐厅曾是北京高等华人聚餐处。波兰文是用拉丁字母拼写斯拉夫语言,那栋大建筑上写着 Palac Kultury i Nauki。Palac 按英文猜是“宫殿”;Kultury 是德式“文化”拼法,词尾想来换成所属格了;还有一个 Nauki,好像记得俄语里“科学”叫纳乌卡,这个应该就是文化科学宫。一问果然是。又见到过街的地下隧道有写着PKIN的箭头,必是这栋大建筑简称。后来在市里寻幽探胜,比如瞻仰了萧邦的心脏,从圣十字大教堂出来,只要写下PKIN这四个字母,华沙人就会把回旅馆的路指得很清楚。

  没想到的是,会在另一个似乎不相干的场合,见人提到这座PKIN。

  参观一个工会举办的波兰工人运动图片展览。原来,我们住的旅馆附近,华沙的西部,重建时划为工人居住区,造了很多工人新村。几十万工人搬进新居,当然都很高兴。但有一个问题:工人新村里没有教堂,周日没地方做礼拜。工人嘛,这点事难不倒他们,再说华沙当时有的是旧砖头,工人们收集了大堆的废旧建筑材料,准备自己盖教堂。这时政府出面了:不准许!工人问:那我们周末怎么过?官员说:可以去文化科学宫,唱唱歌,跳跳舞,学学知识,学学马克思主义,不好吗?

  工人和政府就这样闹了起来。一方要盖,一方派警察护着铲车来拆。政府说你们破坏市容,这是违章建筑;工人们说:你们要我们搬进新楼,原来是别有用心,想摧毁我们的信仰!——按现今的新说法,是否该叫“文化安全”或“文化灭绝”?

  工人们在拆下的旧砖堆里插个十字架,周日照样成群来礼拜。警察挥着警棍,冲上去赶人,两下里动起手来,打得头破血流。教会当然强烈支持工人的信仰自由。波共政权和教会的对立,就这样发生了;波共政权和民众之间,就此出现了难以弥补的裂痕。

  本人不知道波共领导人当时的想法,以本国经验判断,这些人本是无名之辈,仗着苏联红军的刺刀掌了大印,自然要担心政权合法性问题。作为唯物主义者,他们很自然的想法是用丰富的物质换取合法性。建造工人新村,本意大概是真诚的,确实想提高工人的生活水准。借着搬新房摧毁工人的信仰?这些人也是工人出身,大概还没那么阴险。而且有些人刚被红军救出监狱,他们在狱里时,家属也受过教会照顾。虽说共产党和教会总是互相猜忌的,毕竟思想上相差太远,刚上台时,波共与教会之间却也未必彼此仇视。只是作为唯物主义者,波共领导人不理解这世界上有很多人不唯物却唯心,甚至唯神,规划工人新村时就没想过要配教堂。

  如果设计新村时,以华沙某个旧社区为蓝本,把教堂包括进去,那么造了大概也就造了。但是,如果以苏联的工人新村为蓝本,蓝本里就没有教堂,再要加上去,却成了严肃的政治问题。这不是向落后意识投降吗?谁敢批准?批了,会不会被苏联人视为严重政治错误?工人周末都上教堂,不去苏联人特意赠送给华沙工人的文化科学宫,老大哥岂不很没面子?而且,整齐的火柴盒般的新村房子旁边,多出几所教堂,确实显得不伦不类。

  我们中国人或许会觉得这些工人不识好歹。并不是说工人就一定要对新村房子感激涕零:是你们自己送上门来的,又不是我们祈求的,不要白不要。但,不感激是一回事,得了便宜还卖乖则是另一码事。一手把房子接过来,一手举起高喊:你们这些毁灭信仰的坏蛋!是不是有点不厚道呢?(本人承认,此段有抄袭他人网文之嫌疑。)

  其实这是一个换位思考的问题。我们所谓的对别人好,往往只是按自己的方式对别人好;但别人对我们的好,却必须是我们自己能够感受的方式。兄弟这号农村出来的乡巴佬,从小理解的“对你好”,就是去对方家里劈柴捆稻。俺能想到的对一个北京女孩的好,就是周末不休息,吭吱吭吱把米袋扛到她父母家住的四楼。但北京女孩能感到的好,很可能是情人节送花。于是两人之间就有问题。她说俺对她不好(没送花),俺却非常委屈地想:哪儿对你不好了,你父母家的重活都是我干的。人们往往没有足够智慧看到铜板另一面:以他人感情所需要的方式(而不是我习惯的方式)对他人好,才是真正成功地对他人好。套用肯尼迪的句式: Don't ask how much you did for me, ask how much you did for me in a way I would like you to do。

  美国的公立中学质量差劲却非常讲究“政治正确”,最近一个对1,200名十七岁中学生所作的电话调查,发现四分之一被调查者不知道哥伦布什么时候到美洲,但80%的人都知道哈泼·李(Harper Lee)的《杀死一只知更鸟》。这本小说,大概在每一所中学都是指定阅读材料。小说在形式上是小女孩丝寇特的自述。故事发生在六十年代民权运动之前的美国南方,当时黑人在那里仍受歧视。女孩的父亲是律师,他教育孩子们从黑人的角度来理解黑人;从“疯子”的角度来理解“疯子”;在他为黑人辩护、对“疯子”友善而遭到某些镇民仇视时,他又教育孩子们从这些镇民的角度来理解他们。不少美国人知道这位律师在书中告诫孩子的道理:You never really understand a person until you consider things from his point of view ——英语习惯说法就是穿穿别人的鞋子。美国人不学外语不读外国文学,遇到外国人,大概连人家的鞋子在哪儿都找不到,更不要说试穿了。但在美国人之间,他们换位思考还是做得比较好的。布希总统甚至说过:他能理解伊拉克反抗分子,那是他们的国家,如果他是伊拉克人,他也会攻击美国人的。

  美国今年总统大选十分热闹,上一次2004年大选,民主党总统候选人约翰·克里也是天主教徒。他因为支持堕胎和同性恋婚姻,受到很多同门教徒的抵制。曾有记者问一位失业工人:克里的福利政策对你有好处,你为什么不选他?那位工人回答说:生活总是有好友坏的,困难是暂时的;而灵魂的得救是永恒的。对这样的虔诚教徒来说,上教堂比住新房重要得无可比拟。波共领导不肯懂换位思考工人的信仰需要,就把盖新房的好事做成了与工人对抗、与教会对抗的坏事。另一方面,工人怀疑波共借此摧毁他们的信仰,大概也是不换位的思考。不过,没有自由的可信任的媒体作中介,下层如何知道上层怎么思考?

  1956年,波兰的农业合作化运动造成粮食紧张。已经离心离德的工人,要信仰,要面包,在波兹南和各地先后罢工。罢工虽被镇压,波共领导也被迫改组。声称“每一只举起的手都要被砍掉”的强硬派下台,新领导人执行了比较温和的政策,合作化运动基本停止(波兰农民的合作化程度是东欧国家最低的,绝大多数农民没有加入合作社,所以波兰一直是东欧的谷仓)。但是,一切都太晚了。两个月后,百万波兰人在天主教圣地光明顶(Jasna Gora)黑圣母修道院宣誓:永远坚持天主教信仰,永远做一个波兰人。

  图片展览看到这里,就知道波共政权的垮台只是时间问题。如果波兰人将信仰视作民族特性,将信仰和民族主义联系起来,而这种民族主义又充满了饱受俄国侵略的历史悲情,一个唯物的俄国傀儡政权,怎么会有民意基础?而一个毫无民意基础的政权,怎么可能长久执政?哪一天苏俄帝国照应不上,波共政权如何自行维持?

  所以约翰·保罗二世只要对波兰人说“不要害怕”(Don't Be Afraid)就够了。不害怕,坚持信仰,就是坚持做波兰人。而生为波兰人,不做波兰人,还能做什么?于是退无可退,只能坚持,所有的威胁和迫害,都成了对信仰的考验。身为信徒,就要经得起考验,证明自己是个问心无愧的 True Believer。迫害被转换为考验,这就是宗教的难缠之处。

  随后的事已是历史。1978年,那位原名卡罗尔·沃伊蒂拉(Karol Wojtyla)的波兰人成了教皇约翰·保罗二世;1979年教皇回访波兰,到处受到成千上万的波兰人的欢迎,他一遍又一遍地说,“不要害怕”;1980年,不害怕的工人组织了独立的团结工会;1981年年底,在工人大罢工中,波共宣布全国军管。军管激起了全民不合作运动并导致经济大倒退。1988年,罢工再次席卷波兰,波共被迫邀请教会斡旋政府与工会的关系,并同意举行全国普选。第二年6月,波共被人民的选票赶下台,社会主义阵营第一次出现非共政府。多米诺骨牌倒了第一张,随后一张张倒下去,直到1991年的苏联解体。

  这是一个老故事了。1935年的某一天,在苏联访问的法国外长建议斯大林对境内天主教徒宽容一些,以换取教皇的好感。斯大林不屑地问:教皇,他有几个师(的军队)?教皇一个师都没有,他的一声“不要害怕”,现在回过头来看,却是宣告了专制政权的软实力和道德权威彻底破产的警敏号角,并预报了苏俄帝国的终将瓦解。所以“西方势力”不在乎修一条可供俄国装甲部队使用的高速公路。一时输赢在于力,千秋胜负在于理,看来“西方势力”相信历史的“理”在他们一边。

  车离华沙。看着那些处于拆迁之中的工人新村旧楼房,不知里面的工人现在生活如何?不管怎么说,他们是可以骄傲的。与这些苏式大火柴盒一起倒下的,还有一个曾经不可一世并严重威胁过中国的大帝国。

(2008年3月23日写于复活节)