2010年1月18日 星期一

RFI:晚上好 中国监察员先生

作者 杨眉
发表日期 17/01/2010 更新日期 17/01/2010 14:31 TU

在立足中国四年之后,全球最大搜索引擎公司-谷歌表示将重新考虑是否撤出在中国的投资。法国《解放报》一月十四日刊出一篇署名文章,以“晚上好,中国监察员先生”为题,报道了相关消息。

文章开头指出:中国的政治警察冲向世界。在向外到处输出其审查之际,中国败露了对美国搜索引擎巨头-谷歌窃取隐私的行为。谷歌宣布将考虑是否撤出这一拥有三亿三千八百万网民的国家。

谷歌方面透露:去年十二月中旬,谷歌的基础设施受到来自中国的攻击,受到攻击的,同时还有至少二十个包括网站、财经、科技、媒体和化学工业在内的各领域的重大公司。但是谷歌没有详细披露这些受到攻击的相关企业所属国家的具体情况。

谷歌方面掌握的证据表明:攻击的主要目标,是进入中国人权卫士的邮件信箱。在欧洲、美国和中国的数十名关注中国人权问题、GMAIL信箱的使用者的邮箱,受到第三者经常性地访问。这种窃取行为可能是通过使用破译软件或使用者密码的方式实现。

解放报文章指出:谷歌虽然没有直接谴责中国政府的窃取行为,但其公告却十分明确:“考虑到最近一年来,中国试图限制网络言论自由的做法,面对这些攻击和监控行为,谷歌正在考虑继续留在中国的可行性”。

中国不断加强对网络的镇压。上个月,警方甚至宣布:禁止在没有填写复杂的行政表格的前提下,创立个人网站。解放报指出:谷歌宣布考虑撤出中国的消息似乎获得美国政府的支持。

美国国务卿希拉里克林顿表示:希望中国政府就这一引发严重关切与质疑的事件作出说明。希拉里还召集了谷歌、微软、Twitter等公司的高管。美国国务卿表示:对现代社会和经济而言,在网络上进行自由表达具有其关键性。文章最后写道: 有人在谷歌驻北京总部门前放置了一些鲜花。在一个花环上出现了这样的赞美字眼:谷歌,真汉子。

另外,《解放报》在同一天的另一篇报道中,报道了中国的监察出现在其他领域的现象。报道以:北京,世界的老大哥为题,对北京的检查制度进行了分析。报道指出:2009年以来,中国将其检察制度全球化,法国未能幸免。去年,北京至少进行了两次干预,要求法国电视台禁播两部有关中国的资料片。其中一部是关于八九天安门镇压;另一步则涉及西藏话题。

2009年的春天,其中一部影片在中国拍摄之际,中国警察在法国影片制作公司驻北京总部窃取了刚刚完成的片子的一个副本。这家公司不愿透露姓名的负责人披露:他随后受到中国外交部一名官员的召见。

在巴黎,法国电视台一些负责人受到中国驻巴黎使馆召见、要求取消播放某某影片计划的事情也屡有发生。同样要求保持匿名的一家法国大电视台的负责人透露:中国驻法使馆要求取消播放一部有关中国主题的影片,他们使用了非常强的心理战手法。

报道指出:一般而言,在电视领域,对中国的压力保持沉默成为一种规则。有人强调:中国是唯一一个使用如此粗暴手段的国家。北京试图强加对世界的看法,采取的是越来越不掩饰的手段。

去年夏季举行的墨尔本电影界也遭遇了“严重伤害了十三亿四千万中国人”的事件,并为此付出了代价。秋季法兰克福书展的主办方,不得不在中国的要求下作出让步,取消对贝岭和戴晴的正式邀请。中国在不久前举行的美国加州棕榈泉电影节再次使用了恫吓手段,在要求主办方撤除播放有关达赖喇嘛影片的要求遭到拒绝的情况下,北京要求两名参展的中国导演退出电影节。根据美国国会的一份报告,中国的类似压力也常常瞄准大学教师。

《解放报》最后指出:这种极度缺乏外交的强烈的攻击方式,受到了相应的国家机器的支持和配合。专门负责监督互联网以及外国记者和学者活动的国务院新闻办便是其中之一。



Messieurs les censeurs chinois, bonsoir

Google a finalement vu rouge. Après quatre ans en Chine, le géant américain dit «reconsidérer» sa présence dans le pays. En cause : des opérations d’espionnage diligentées par Pékin.

Par PHILIPPE GRANGEREAU

http://www.liberation.fr/monde/0101613642-messieurs-les-censeurs-chinois-bonsoir

La police politique chinoise part à l’assaut du monde. La Chine, qui a commencé à «exporter» sa censure partout, y compris en France (lire ci-contre), a été prise en flagrant délit d’espionnage par le géant américain Google, qui a annoncé hier qu’en conséquence il allait reconsidérer sa présence dans ce pays de 338 millions d’internautes. «A la mi-décembre, notre infrastructure a été victime d’une attaque très ciblée et très calculée venant de Chine. Google n’a pas été la seule victime. Notre enquête a permis de découvrir qu’au moins vingt autres compagnies importantes de secteurs très divers - Internet, finance, technologie, médias et industrie chimique.»

Google ne précise pas la nationalité des entreprises concernées. «Nous détenons la preuve que l’objectif principal des assaillants était d’entrer dans les boîtes mails des militants chinois des droits de l’homme.» Selon Google, cet objectif n’a été atteint que dans deux cas, et partiellement. Hommes politiques, journalistes, aux Etats-Unis, en France ou ailleurs… Personne n’est cependant à l’abri, à en juger par les autres révélations alarmantes de Google. «Indépendamment de cette attaque sur Google, nous avons découvert que les boîtes mails de dizaines de personnes, usagers de Gmail, qui s’intéressent aux droits de l’homme en Chine, basés en Europe, aux Etats-Unis et en Chine, ont régulièrement été pénétrées par des tiers.» Cet espionnage aurait été rendu possible par l’emploi de logiciels espions, ou tout simplement en volant le mot de passe de l’usager.

«Conséquences».Google n’accuse pas directement le gouvernement chinois d’espionnage, mais son communiqué est explicite : «Ces attaques et cette surveillance, ajoutées aux tentatives depuis un an de limiter la liberté de parole sur le Web, nous ont conduits à passer en revue la faisabilité de nos opérations en Chine.» Google reconnaît que depuis la création de Google.cn (Google Chine) en 2006, l’entreprise a dû censurer une partie de son contenu afin de plaire aux censeurs chinois. Mais c’était pour la bonne cause, plaide la compagnie américaine, car elle offrait malgré tout aux Chinois «un accès accru à l’information». Trop, c’est trop, dit aujourd’hui Google, qui a défié Pékin en levant une partie de la censure qu’elle s’imposait : les internautes chinois peuvent depuis hier soir accéder à la photo taboue de l’homme face aux chars de Tiananmen sur Google Chine. «Les conséquences potentielles de notre décision peuvent aller très loin et celle-ci a été très dure à prendre», écrit Google, qui estime qu’au-delà de ces intrusions de la Chine dans la vie privée de dizaines de citoyens européens, américains, chinois et autres, «c’est la liberté de parole en tant que telle» qui est en jeu.

Formalités. La Chine n’a cessé de renforcer sa répression sur Internet. Le mois dernier, la police a même annoncé qu’il était désormais interdit de créer son site personnel sans remplir des formalités administratives complexes. L’annonce laisse entendre que la procédure «d’accréditation» de ces sites individuels a peu de chances d’aboutir. La découverte, en décembre, de cet audacieux complot d’espionnage chinois a fait l’effet d’une décharge électrique à Washington. L’annonce de Google semble avoir été coordonnée avec le gouvernement américain. La secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, souhaiterait procurer aux Chinois un moyen de contourner la censure, selon Digital Times. Elle a réuni à cet effet la semaine dernière les PDG de Google, Microsoft, Twitter et Cisco Systems - qui est soupçonné d’avoir vendu à Pékin la technologie qui a lui a permis de créer, en 2002, son système de surveillance d’Internet baptisé «la grande muraille de feu» («the Great Firewall»). «La capacité d’opérer en toute confiance dans le cyberespace est capitale pour les sociétés et les économies modernes», a déclaré Hillary Clinton hier, en disant «attendre des explications du gouvernement chinois». A Pékin, des gerbes de fleurs ont été déposées devant le QG de Google. Sur l’une de ces couronnes, on pouvait lire ce message de félicitations en chinois : «Google, un vrai homme.»

Par philippe grangereau

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