2008年12月6日 星期六

RFI:法国网民对中国抵制法国货的反应

在不少法国人的印象中,中国是所谓“pays de sages圣贤之邦”。我一个学中文的法国朋友,就因这模糊的印象立志学中文。伏尔泰流毒太深。我用了两三年的时间教育她,终于让她明白,中国是势利之邦、虎狼之国,热衷于机会主义、功利主义,崇尚不平等主义、强权主义、帝国主义。一个法国人,或者说一个西方人,通过学习中文和认识中国文化,不能获得任何智慧以及善良美好的东西,不过能够开阔眼界,看到许多早已在欧洲文明里消失了的活化石,领略一种人类可能采取的匪夷所思的生存态度和生存方式,尤其在中国貌似一个准强权的时代,了解这些,对适当地与之相处有很大好处。这一点,英国人老早就走在前面。早在林则徐老大人虎门销烟那阵子,英国人就悟出来,对付中国,就应该“先揍他一顿,然后跟他讲道理”。

不少法国人对中国怀着莫名其妙的幻想,却很少有人愿意好好了解中国——虽然个别人的了解不是一般地深——法国人对中国的态度大抵是满足于18世纪伏尔泰他们制造的幻影,无意于实际,说到底冷淡而已。

中国文化对他们也没有什么吸引力,他们无非有时候喜欢装腔作势表示欣赏。譬如举办一些中国文化的展览,他们会和参观其他展览一样眉飞色舞假装很享受的样子。然而,相对于他们对伊斯兰文化、对印度文化、对非洲文化、对大洋洲文化乃至对日本文化的兴趣而言,他们对中国文化大多并没有什么真的兴趣。书店里,若有个法国人在东方文化艺术的部分徜徉浏览,手里十之八九是印度、日本,绝少有胃口看中国,不小心抽出一本中国的,才一看封面便立马塞回去。他们倒也不贬低中国,因为他们根本不想知道中国,那遥远的一大坨儿——也许河外星系还比这坨玩意儿更有意思。如今研究中国文化艺术的著作,英文著作的深度远高于法文著作。曾经领袖各国汉学的法国汉学,如今早不复当年的地位。事实上,与埃及学、东方学(指中东)、印度学等并列的汉学,是一种研究尸体的学问,它不是把中国当作一个being而是existance来对待的。然而中国是个活着的being,它有它的思维,在一个有中国参与的全球化的时代,几乎等同于考古学文献学的“汉学sinologie”其实已经过时,取而代之的是“中国研究”。在后者,法国似乎已经远远落后于英美。一字一句读经典、捧着敦煌卷子吃老本是不行的。

说到底,法中缺少实质利害关系,正像下边一些法国网民说的,相对于美、德等国,法国贸易简直一点都不依赖中国市场,要不希拉克时期为什么总是说“政热经冷 ”?因此,法国人实际上不需要关心中国的事情。萨柯齐老师固然是外交发电机,在外交领域活跃非凡,反应敏捷,然而在对华问题上,同大多数普通法国人处在相同的水平。中国问题在他心目中没有真正的分量,在这个问题上,他显得异常的迟钝。这种迟钝早在三月逻些事发之际就暴露无遗:当英德美等国纷纷发表声明对东躲表示关注之际,萨柯齐却只顾忙于地方选举,根本没注意这件事。等到缓过神来,黄花菜已经凉了。只好加高调门,无非为了和英德别苗头——即便在对华问题上,他本能的着眼点仍然是英德而不是中国。于是让遥远的“友邦”惊诧,把自己送上风口浪尖。此后踌躇进退,也没个准谱。哪怕在这种情况下,他的兴趣依然全在欧洲,在地中海,在大西洋,在俄国。与他对东躲突发事件的反应迟钝形成鲜明对比的是,俄格冲突爆发,他才在北京看完开幕式,便闪电般行动起来,穿梭于莫斯科第比利斯之间,呼风唤雨不亦乐乎。他在演讲中也经常提到中国,在他的观念里,中国是经济增长机器的榜样,在他的言辞里,“中国”永远和“百分之十以上的经济增长率”成对出现,他无非是制造一个“中国”榜样,说他的经济主张。跟伏尔泰、跟六十年代左派观念里的“中国”一样,只是自说自话的符号罢了。

作为一个国家元首,这当然有问题。不过,纯粹就利益而言,萨柯齐对华问题上的失策也不会对法国造成多大损失。反而有个好处,希拉克时代虚伪做作的友好气氛霎那间消散得了无痕迹。今年的一系列事件让法国人多少加深了对中国的认识——要让法国人相信中国是流氓本来不容易,现在有转机了。

不管怎么说,即便从实际角度,法国人仍然需要了解中国。这点他们的确已经落在英美之后。譬如对中国经济的衰退状况和黯淡前景,英文媒体已有陆续反映,法文媒体似乎迄今为止还没知觉。误读中国几乎已经成了法国的传统,从伏尔泰到60年代左翼毛派,法国人总喜欢拿中国当素材制造幻影。这个传统真是很混蛋的,是我对法国最反感之处。(当然,中国人对法国的误读更甚,什么“浪漫”之类——不过相对于中国人的智力,这样的误读一点都不出格,因为他们连自己都没有正读过。)我承认,误读的吹捧也罢、实质的冷淡也罢,都令我感到法国人太不在乎中国,令我感到我只是来自蛮荒世界的不值得他们一顾的类人猿,—— 最初,我打肿脸鼓起肚皮嘲笑他们无知,但当我意识到更无知的是我自己的时候,我羞愤不已,我只能像巴依老爷那样瘪了。


RFI:法国网民对中国抵制法国货的反应

作者 杨眉

发表日期 06/12/2008 更新日期 06/12/2008 11:55 TU

尽管中国政府多次警告,法国总统今天依然在波兰会见西藏精神领袖达老佛爷,此举将对法中关系产生什么样的影响?连日来,法国媒体纷纷就法中关系以及东躲问题发表多篇评论性文章,除了呼吁欧盟在东躲问题上统一立场,支持法国之外,大多数文章都对中国政府以贸易制裁来威胁法国难于理解。当然法国媒体在批评北京政府蛮横无理的同时,也严词抨击了巴黎处理东躲问题的方式。认为萨科齐在竞选总统时,批评前总统希拉克的对华政策是“重贸易,轻人权 ”,而自己最终还是步希拉克的后尘。不仅在法国国内失信于民,而且也使法国在国际舞台上威信扫地。

不过,尽管法国政府在外交上的失策给中国政府创造了机会,但是,中国是否就应该乘虚而入,不仅推迟中欧峰会,而且还威胁要对法国实行贸易制裁?中国网民发动的抵制法国货运动究竟对谁有害?法国总统会见达老佛爷被中方认为是干涉他国内政,那么,中国政府不允许法国总统会见达老佛爷,那岂不是中国在干涉法国内政?

本台在昨天的报道中介绍了中国网民对上述议题的反应,那么今天我们将向大家介绍一下法国网民的看法。

法国八九大街网站署名沉思者的读者写道:很少有人能够把握微妙的中文,在与中国人对话之前,必须首先阅读孙子兵法等名著,以便了解中国人的思维以及行动方式。对我们西方人来说,中国人的动机以及他们对经济市场的操纵方式令人费解。对中国人来说,无论在任何领域,与他人的关系都是建立在力量对比之上。中国人只尊重比自己强大的对手。在外交领域,对手越强,越受尊重,谈判也就越容易。而法国总统的所作所为显然只能起到相反的作用。法国应该重新在外交舞台上征得可信度。

这名法国网民接着写道,至于法国企业在中国的利益,法国对中国的出口贸易仅仅只占法国对外出口总值的百分之一点四,而法国从中国的进口总值则要远远高得多。如果中国人拒绝进口法国货,法国也就只损失百分之一点四的市场,而如果法国人抵制中国货的话,那么中方的损失将远远超过法国。就我本人而言,我根本不在乎萨科齐是否会见达老佛爷,因为这只是中方的一个借口。德国与美国想会见达老佛爷就可以会见达老佛爷。摆在我们目前的真正的问题是法国的外交是否站得住脚?

法国网民抵制中国货的呼声的不光是出于民族主义情绪,署名十九航班的网民写道,法国应该重整国内产业,不应该无休止的进口来自中国的廉价劣质产品,首先是法国的消费者对劣质产品已经厌倦了,其次,对中国来说,早日脱离世界工厂这一状况应该说也不是一件坏事。这位网民还写道,加工厂或组装厂这一类工厂的作用非常有限,美国波音公司就是因为加工厂产品质量问题才在交货日期上一拖再拖。

同样就法中贸易问题,署名博士的读者写道,不管怎么样,今天对中国说“不”,不至于对法国经济产生任何影响。中国不会停止向我们出口体恤衫,中国人不会停止去家乐福购物,中国政府在奥运前夕试图组织所谓的“自发性反法游行”并没有得到中国民众的响应,中国是一个极端自由化的国家,中国是个金钱至上的国家。尽管中央政府态度坚决,但是他们根本无法控制中国经济。至于法国总统萨科齐与中国签署的所谓的巨额合同,主要是向中国廉价出售包括阿海珐在内的法国企业的高科技术。区区几十亿欧元的合同对挽救法国经济来说只不过是杯水车薪。

《世界报》读者的观点也基本上大同小异,有读者写道,从长远来说,贸易制裁欧盟受损失最大的应该是中国,欧盟应该效仿美国候任总统奥巴马逐步解脱美国的石油依赖一样,解脱对中国廉价产品的依赖,停止消费付出沉重的环境代价的中国产品,欧盟应该借此机会提倡消费欧盟产品。

《世界报》另一位读者评论说,那些认为为了一个达老佛爷不值得同中国闹翻的人们使我想起了当初有人曾经说过,为了一个索尔仁尼琴不值得同苏联对抗。法国早就应该停止对中国的阿谀奉承,甚至派遣前总理拉法兰到中国道歉。现在是所有欧盟国家协调一致共同担负责任的时候了。

另外,一名网民还幽默地写道:糟糕,这回恐怕又得派拉法兰去一次中国。

消息两则

Sarkozy rencontre le dalaï-lama en Pologne

Alain Barluet
06/12/2008 Mise à jour : 08:34

http://www.lefigaro.fr/international/2008/12/06/01003-20081206ARTFIG00297-sarkozy-rencontre-le-dalai-lama-en-pologne-.php


Avant de se rendre à Gdansk, le dalaï-lama a été reçu cette semaine, officiellement, à Bruxelles, à Prague ainsi qu'au Parlement européen (ci-dessus). Crédits photo : AFP

Le chef de l'État s'entretiendra avec le leader spirituel tibétain, en marge d'une réunion de Prix Nobel autour de Lech Walesa.

Selon l'Élysée, la colère suscitée à Pékin par la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama n'a, à aucun moment, menacé de remettre en cause ce rendez-vous. Les deux hommes se verront donc, samedi après-midi à Gdansk, en Pologne, où le président de la République participera à un déjeuner de travail rassemblant neuf dirigeants européens. Au menu, un plat principal : l'ardu dossier du paquet énergie-climat que les Vingt-Sept espèrent boucler au Conseil européen, en fin de semaine prochaine.

Après ce déjeuner, le président de la République rejoindra le Philharmonique de Gdansk où il participera à une cérémonie organisée en l'honneur de Lech Walesa, pour le 25e anniversaire du prix Nobel de la Paix qui lui a été attribué en 1989. Devant de nombreux lauréats du prix (dont Bernard Kouchner au titre de Médecins sans frontières), Nicolas Sarkozy prononcera un discours d'hommage évoquant l'épopée du syndicat Solidarnosc et son legs pour la solidarité européenne. C'est à 16 h 30, à la suite de son intervention, que le chef de l'État s'entretiendra, en tête à tête, avec le dignitaire tibétain, pour une durée laissée à l'appréciation des deux hommes, indique-t-on à l'Élysée. Le programme officiel du président de la République prévoit néanmoins que celui-ci rejoigne l'aéroport de Gdansk à 17 heures.

La résonance entourant ce rendez-vous est surtout venue de Chine. Dès son annonce par Nicolas Sarkozy, le 13 novembre, Pékin a distillé des menaces à peine voilées. Le 26, les autorités chinoises annonçaient qu'elles reportaient le sommet prévu avec l'UE à Lyon, le 1er décembre, et la rencontre bilatérale organisée le lendemain. Cette semaine encore, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Jianchao, a affirmé que les relations commerciales avec la France pourraient souffrir de la rencontre. Par ailleurs, les appels à boycotter les produits hexagonaux, massifs durant la crise franco-chinoise du printemps dernier, ont refait leur apparition sur le Net.

Tournée européenne

Face à l'ire chinoise, Paris affiche la sérénité et réaffirme l'intérêt, pour les deux partenaires, de maintenir de bonnes relations tout particulièrement au moment où l'économie mondiale est en proie à une grave crise. «On n'a pas remarqué le moindre début de boycott de nos produits», assure-t-on à l'Élysée. «Nos deux économies souffrent (…) on se tient par la barbichette», ajoute-t-on en prenant pour exemple le groupe Carrefour, à la fois important employeur en Chine et premier acheteur de produits chinois en France.

On souligne aussi, à Paris, que la rencontre «n'a rien d'une surprise», le ministre des Affaires étrangères chinois en ayant été prévenu dès le mois de juin. Par ailleurs, plaide-t-on côté français, le rendez-vous de Gdansk intervient dans le cadre d'une tournée européenne du dalaï-lama qui aura été reçu par plusieurs chefs de gouvernement (Leterme à Bruxelles, Topolanek à Prague) ainsi qu'au Parlement européen.

Mais les autorités chinoises n'étaient manifestement pas prêtes à voir là des circonstances atténuantes. Habilement, Pékin a fait d'une pierre deux coups, concentrant ses récriminations sur un «partenaire stratégique», la France, au moment où celle-ci préside le Conseil européen. À Gdansk, Nicolas Sarkozy rencontre le dirigeant tibétain en tant que président français et chef de file des Européens. «C'est cette double casquette qui nous vaut d'être distingués de la sorte», concède-t-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. Selon l'interprétation de Paris, l'«agacement plus fort que d'habitude des Chinois» s'explique pour deux raisons. D'une part, «ils pensaient que nous avions la capacité de “maintenir l'ordre” en Europe», analyse-t-on à l'Élysée. Or, ajoute-t-on, «nous ne sommes pas le maître d'école de la classe européenne, chacun est libre». D'autre part, «il y a peut-être une overdose de la promotion des droits de l'homme dans l'UE sous présidence française», ajoute-t-on. Les eurodéputés s'apprêtent à décerner, le 17 décembre, le prix Sakharov des droits de l'homme à Hu Jia, le plus connu des dissidents chinois. C'est manifestement la goutte qui a fait déborder le vase.



Dalai-lama : la menace savamment dosée de Pékin

De notre correspondant à Pékin, Arnaud de La Grange
05/12/2008 Mise à jour : 15:08

http://www.lefigaro.fr/international/2008/12/05/01003-20081205ARTFIG00486-dalai-lama-la-menace-savamment-dosee-de-pekin-.php

La Chine, qui a mis en garde Nicolas Sarkozy sur les conséquences de sa rencontre samedi avec le dalaï-lama, semble vouloir contenir la colère des internautes.

Tout laisse penser que Pékin, pour l'heure tout au moins, a choisi un subtil dosage de la menace vis-à-vis de la France. En quelques jours, les enchères sont montées graduellement, passant de l'évocation d'un nuage sur les relations bilatérales à l'esquisse de mesures de rétorsion commerciales. Mais à la différence de la crise du printemps dernier, les autorités ne semblent pas vouloir attiser l'ire chinoise sur Internet, et donnent même l'impression de vouloir la contrôler. C'est ainsi que le «ménage» semblait vendredi avoir été fait pour évacuer les cyber-diatribes les plus virulentes contre la France.

Depuis deux jours, le ministère des Affaires étrangères se plaît à rappeler que le peuple chinois est très «mécontent» de la position «erronée» de Paris sur le dalaï-lama, tout en appelant au calme. De fait, les flèches anti-françaises ont commencé à pleuvoir sur Internet, mais de manière beaucoup moins forte qu'au printemps. Le sujet «France» ne fait pas la Une des grands forums. Et les visites sur ces discussions anti-françaises se comptent en dizaines de milliers, pas en millions comme en avril. L'air de rien, toutefois, le très officiel quotidien China Daily a écrit vendredi - dans un article peu mis en valeur - qu'un «post anonyme» sur le site China.com avait publié une liste de 50 produits français à boycotter et qu'il avait reçu «100 000 visites». On y retrouvait, comme au printemps, un inventaire de marques de parfums, de voitures, d'alcools ou de produits de beauté. Mais ce «post» est vite devenu inaccessible, comme celui ayant fait circuler une pétition violemment anti-Sarkozy et les autres billets évoquant un boycottage des produits français.

Une part minoritaire mais non négligeable d'internautes, comme un certain «Dong», estiment d'ailleurs «que la brouille ne profitera à personne» en ces temps de crise mondiale et que «la Chine doit se concentrer sur ses problèmes économiques intérieurs». Un autre, plein de bon sens, fait remarquer que seule la réaction chinoise donne autant de surface médiatique au dalaï-lama. Les choses, bien sûr, peuvent changer. Les images venues de Gdansk, la présentation qui sera faite de la rencontre, peuvent faire passer d'une menace savamment dosée à une escalade dans les attaques.

Deux choses, en revanche, sont sûres. Le Tibet a bel et bien remplacé Taiwan comme pomme de discorde entre Chinois et occidentaux. Et parmi les occidentaux, les Français vont être pour longtemps le tambour sur lequel on frappe pour faire passer le message à l'ensemble du monde.