http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/04/21/a-six-mois-de-son-congres-le-parti-socialiste-a-etabli-une-nouvelle-base-ideologique_1036257_823448.html#ens_id=1036262
LE MONDE 21.04.08 06h35 • Mis à jour le 21.04.08 08h29
Pas d'envolées lyriques mais des phrases courtes, dans lesquelles chaque mot a été soigneusement pesé. La commission présidée par Alain Bergounioux, secrétaire national aux études du Parti socialiste, a mis au point une nouvelle déclaration de principes qui remplacera celle de 1990. Six mois avant le congrès de novembre, ce groupe de travail, où toutes les sensibilités étaient représentées, avait pour mission de de jeter les bases idéologiques de la rénovation du PS. Largement consensuel – ce qui suggère que le parti est, sur le fond, moins divisé qu'il y paraît –, ce document est le fruit d'un grand accord politique. Il sera soumis au vote lors de la convention nationale du 14 juin, après avoir été validé par les fédérations, qui ne devraient apporter que des retouches limitées.
Le préambule du projet de déclaration de principes souligne que "la nature du socialisme démocratique" est "d'aller à l'idéal et de comprendre le réel (…), d'assumer les tensions et les contradictions qui (…) font la vie humaine". L'article 1 rappelle l'objectif de parvenir à "l'émancipation complète de la personne humaine", mais pose sans attendre le principe de "la sauvegarde de la planète". Cette sensibilité environnementale se confirme à travers la reconnaissance d'un "modèle de développement durable" et l'affirmation du principe de précaution. "Les socialistes sont partisans d'une économie sociale et écologique de marché" – l'expression est inspirée par les partisans de Laurent Fabius –, poursuit le texte qui, legs strauss-kahnien, insiste sur l'obligation de favoriser un "secteur privé dynamique".
LE CONCEPT D'ETAT SOCIAL
"Parti décentralisateur", le PS est partisan d'une "économie de marché régulée par la puissance publique ainsi que par les partenaires sociaux". Il insiste sur la "qualité de l'emploi", qui suppose "une rémunération juste ainsi qu'une promotion professionnelle et sociale". Cette déclaration de principes emprunte aux sociaux-démocrates allemands le concept "d'Etat social", ce qui la conduit à évoquer, mais avec d'infinies précautions, la réforme de l'Etat-providence. La formule utilisée n'aurait pas été récusée par Jacques Delors : "La régulation (…) est un des rôles majeurs de l'Etat pour concilier l'économie de marché, la démocratie et la cohésion sociale". Le texte établit l'obligation "de garantir pour tous la sécurité des personnes et des biens sans laquelle il n'y a pas de liberté réelle". La démocratie participative chère à Ségolène Royal est évoquée parmi les moyens qui permettent de promouvoir "la délibération et la décision collectives".
Dans la lignée des travaux de leurs "forums de la rénovation", les socialistes refusent de considérer "la nation comme une juxtaposition de communautés". Ils la définissent "comme un contrat entre citoyens libres et responsables", non sans préciser l'obligation de veiller "à ce que chacun accomplisse aussi ses devoirs vis-à-vis de la collectivité".
Assez peu disert sur la mondialisation, le document revendique, par ailleurs, "un ordre international juste et respecté". L'article 17, affirmant que "le Parti socialiste est un parti européen" qui "revendique le choix historique de l'Union européenne", est le seul à ne pas avoir fait l'unanimité au sein de la commission puisque Jean-Luc Mélenchon, qui représente une partie de la gauche du PS, s'est abstenu. L'histoire se répète : en 1990, c'est déjà la question européenne qui avait été à l'origine du seul vote contre, de la part du courant de Jean-Pierre Chevènement.
LA FIN DES "RAPPORT DE CLASSE"
Sur un plan plus doctrinal, le projet de déclaration ne fait plus mention des "rapports de classe" et, pour la première fois, s'abstient désormais de toute allusion au terme de "révolution". Le PS se définit "ancré dans le monde du travail" et affirme sa volonté "d'exprimer l'intérêt général du peuple français". Le PS confirme sa nature "réformiste" tout en se voulant porteur "d'un projet de transformation sociale radicale". Cependant, conscient que "celle-ci ne se décrète pas", il est prêt à "changer la vie par la loi et le contrat". Dernière précision qui a son importance, le Parti socialiste entend rassembler non pas toutes les forces de la gauche mais "toutes les cultures de la gauche". Une formulation habile qui suggère qu'un élargissement de sa stratégie d'alliances ne serait pas impie.
Enfin, les rédacteurs de ce texte glissent, dans le 21e et dernier article, que le PS "ne se résigne pas aux divisions de l'histoire". A travers cette redéfinition en 21 points de l'identité d'un parti qui ne fait plus mystère de son ambition d'incarner toute la gauche, certains socialistes pince-sans-rire voient une réplique aux 21 conditions posées au congrès de Tours par les communistes, lors de la scission de 1920.
Jean-Michel Normand
Réactions publiquesle grand Louvre
21.04.08 12h09
Je pensais à la décentralisation ,une richesse =socialiste . Je pensais au grand Louvre =une richesse=socialiste . La campagne est sortie de sa cambrousse . Le Grand Louvre attire des milliers de touristes . Ce ne sont que des exemples parmi d autres . Qu en pensait la droite à l époque ?? Je me souviens combien Ils ont décrié la pyramide du Louvre , les mêmes veulent louer le Louvre pour faire des FÊTES privées maintenant !!!
catie
21.04.08 12h00
avec le ps en paroles on rase toujours gratis en france, en actes on verra .décidément ils ne changeront jamais !!!
andre l.
21.04.08 11h58
Il est indispensable qu'une majorité de militantes et de militants soit d'accord sur cette nouvelle base idéologique, et que cesse la guerre des courants et des chefs...sinon çelà ne servira à rien.L'unité doit etre collective et ne pas se baser sur une seule personnalité en "haut".Il faut certes un fédérateur ou une fédératrice, mais pas à la "maniere" de la droite.Ce n'est pas un "chef suprème miracle" qu'il faut attendre,mais les pouvoirs d'un président dans la Veme ne s'y prete pas.
f
21.04.08 11h22
Un bon début.
J LOUIS F.
21.04.08 10h58
J'imagine que les Sarkosistes de service vont ironiser sur ce texte. Moi ce qui m'a fait le plus mal dans la défaite de 2007 c'est que Fillon ait pu déclarer que "la droite a gagner la bataille des valeurs" sans que personne à gauche ne réagisse. Quand on sait le peu de cas qu'ils font de la solidatité envers les plus démunis, les valeurs de gauche ont, à mon avis de militants, encore un sens au delà des rapports de force avec l'argent.
professeur+Tournesol
21.04.08 10h54
Ce n'est qu'un début. Cete base devra comporter des annexes: le programme prédidentiel, le programme pour les législatives, le programme pour les régionales, conseils généraux, municipales. Que les choses soient claires, il ne peut pas être question de laisser un candidat adapter son discours à l'actualité, ni aux réactions de ses adversaires. Une élection c'est d'abord un programme solide et intangible, le candidat, si possible issu de la diversité, passe après.
Rochester
21.04.08 10h38
On a tous envie d'adhérer au PS quand on lit ce texte et tant mieux si le Congrès adopte ce corpus idéologique. Le probleme est que, comme d'habitude, on ne va entendre que les opposants (Emmanueli, Melenchon et autres archeos..). Le PS doit avoir le courage de se séparer de ceux qui ne partagent plus sa vison de la modernité. Qu'ils fondent une bonne fois pour toute leur propre parti "à gauche plus" et basta; on a vu les résultats en Italie...
ROBERT R.
21.04.08 10h36
ENFIN !!! Un grand espoir pour la gauche et pour notre pays.
stephane C.
21.04.08 10h34
premiere étape vers la mutation ... bon , maintenant les alliances ? le PS va t il conserver son alliance avec le PC qui a toujours dans ses textes fondateurs "la Révolution" rejettée si j aibine compris par les nouveaux socialistes ... du courage du courage !
Clovis
21.04.08 10h34
Hahaha,"assumer les tensions et les contradictions qui(…)font la vie humaine":ce n'est plus de l'idéologie en effet,c'est un charabia vide de sens! Les formules creuses et alambiquées peuvent bien faire consensus,elles relèvent surtout l'extraordinaire vacuité de la ligne du parti qui n'est plus qu'une vague structure électorale.Des espoirs tout de même:l'abandon de la révolution(il était temps!)et le ralliement au libéralisme politique et au contrat.A quand un vrai parti de centre-gauche?
martin J.
21.04.08 10h34
Enfin ! Voici peut-être les bases d'une vraie opposition constructive, espérons le.
clo.clo
21.04.08 09h34
Un bon premier pas, mais le diable se cache dans les détails et le concret. J'attend de voir les réfomes indispensables de structure à proposer pour la France, différentes de celles de Sarkozy, et là pour se distinguer de celui-ci, ce sera un autre exercice aussi courageux et difficile que délicat, qui demandera beaucoup d'imagination qui ne semble pas être encore au rendez vous. Donc le chemin est encore long. A suivre.
Damien B.
21.04.08 09h31
J'ai envie de dire "enfin"! Enfin un texte clair, court et précis. Enfin un cadre pour le PS. Je suis particulièrement impatient de lire le texte dans son intégralité, peut-être le PS va-t-il se reveiller....
Robert C.
21.04.08 09h25
qu'ils aient abandonnés les références marxistes ccela va les rendre plus abordables
G.F.
21.04.08 09h24
S.Royal, incapable de débattre avec qui que ce soit, et donc incapable de prendre en compte une opinion qu'elle n'aurait pas apprise comme étant la sienne, est bien incapable de tenir compte d'une quelconque participation, d'où l'hypocrisie, en plus de la démagogie populiste, de la "démocratie participative", au mépris des lois et des élus du peumple. Tant que cette funeste et piètre ex-candidate battue figurera dans le projet socialiste, il ne sera pas crédible et il échouera toujours. Dehors!
PIERRE-JEAN B.
21.04.08 09h16
Enfin !
JEAN PIERRE R.
21.04.08 09h10
Tout ceci est bien, bel et bon. On ne peut qu'être d'accord. Mais comme toujours, on ne dit pas comment le PS fera. Exemple parmi d'autres: le texte insiste sur l'obligation de favoriser un "secteur privé dynamique". Comment y arriver? Rien n'est dit. C'est donc avaliser des principes généreux qui est proposé, ou autrement dit, un chèque en blanc au PS.
Roberto D.
21.04.08 08h59
Les grands principes ne mangent pas de pain. Aucune idée concrète n'émane de ce rapport. La régulation par l'Etat est le pont aux ânes qui peut vouloir tout dire, donc ne rien dire. La notion de rapports de classe est convenblement évacuée alors même que la réalité de ce régime économique à dominante financière en fait tous les jours éclater la preuve. Continuez donc, chers amis socialistes à ronronner dans cette douillette logorrhée insipide et l'horizon sarkozien sera encore visible longtemps.
boboville
21.04.08 08h43
Espérons que l'idéologue qui mettra en ouvre cette nouvelle base ne sera pas celle qui a fait tant de mal au parti à savoir mme Royal
commeunlundi.
21.04.08 08h40
Cela semble trop timide, centré sur le consensus désormais impossible. A' moins de devenir psychothérapeute, le PS ne semble pas en mesure de combattre le capitalisme qui s'exprime sous une forme ouverte de sadisme antisocial. Et nul n'ignore que la seule thérapie possible, c'est le silence pour faire parler le corps malade. On ne peut rien résoudre en coupant les têtes, en achetant sa clientèle, en effaçant la frontière public/privé, en utilisant les femmes comme autant de torpilles vivantes .
gilles m.
21.04.08 08h28
Je crois que c'est mon cure qui prechait de bonnes intentions comme celle-ci. Si le PS termine comme l'eglise ca promet...... Deja qu'ils sont vindicatifs comme l'inquisition quand on ne pense pas comme eux !
gilles m.
21.04.08 08h26
Mettre de bonnes intention sur le papiers on peut tous le faire, le probleme du PS c'est d'appliquer toutes ces bonnes pensees sans casser la tirelire et la France.
TOTOR
21.04.08 08h23
Merveilleux, vingt ans après la chute de l'URSS et treize ans après la rénovation du parti travailliste, le PS abandonne la lutte des classes comme explication du monde. Et il assume l'Europe des décennies après les sociaux démocrates allemands! Attendons encore quinze ans pour qu'il accepte l'Otan. Bon, mieux vaut tard que jamais, mais si nos entreprises sont aussi innovantes et audacieuses que le PS on comprend notre déficit du commerce extérieur.
Le Petit Prince
21.04.08 08h15
+de réalisme,à la place de grendes théories,de nouveaux candidats(exit Royale,Lang,Aubry & Co )permettraient peut-être d'envisager l'émergence d'un parti qui aurait qquch. à dire(pas l'opposition systématique,stérile,comme actuellement)et 1 projet ambitieux à construire pr l'avenir,sans promesses fumeuses,idéalistes et utopistes.Du concret,les français sont capables de comprendre qu'on ne peut pas leur promettre le Père noel ts les jours!Société à rassembler au lieu de lutte des classes stérile
Souaitonlheur
21.04.08 07h53
Cela continue sur le mode "Faites confiance.. le bonheur est encore remis à demain". Mais j'ai déjà donné, camarade! Je n'en veux plus de tes sénateurs, régions, départements, communes, syndicats, commissions, comités, partis qui ficèlent et n'apportent plus rien sauf du clientélisme, de la corruption, du déficit et d l'appauvrissent. 50 ans après 68, aucune modification réelle comme la suppression du Sénat n'a été réalisée, alors arrêtez la masturbation neuronale avec une phraséologie inepte.
grece.blog.lemonde.fr @.
21.04.08 07h49
C'est un texte de compromis entre pro-européens et anti-Bruxelles, rêveurs du grand soir et pragmatiques, entre sociaux-démocrates et socialistes à visage humain, donc au final un texte probablement illisible. Mais franchement qui lit ce genre de texte ? D'ailleurs a-t-on la déclaration de principe de l'UMP ? Entre Gaullistes traditionnels, Souverainistes, Sarkozystes, Centristes valoisiens et parisiens , ça doit être aussi du même acabit.
FRANCIS N.
21.04.08 07h31
Mon premier sentiment, c'est la joie, le bonheur que ce texte me procure.